Bruxelles veut rationaliser le ciel européen après la crise

Après le nuage, le beau temps. La colère du volcan islandais a certes coûté une petite fortune aux compagnies aériennes européennes, mais elle pourrait leur faire économiser bien plus, au bout du compte. Lundi matin, leurs patrons étaient à Bruxelles pour présenter la note au commissaire en charge des transports Siim Kallas : «  850 millions d'euros supportés principalement par Air France, KLM, British Airways et Lufthansa », a expliqué à « la Tribune » David Henderson, de l'Association européenne des compagnies aériennes. « Mais le coût réel est plus important : il faut ajouter la prise en charge des passagers et du personnel » pendant l'interruption du trafic. Vendredi, Siim Kallas avait ironisé sur « la force créative immense » des compagnies dans le calcul de leurs pertes. Il ne s'en tiendra d'ailleurs pas aux calculs des seuls experts de l'industrie: ses services procèdent à leur propre évaluation qui tienne aussi, par exemple, des économies de carburant.« premières réflexions »Le collège des commissaires en saura plus dès aujourd'hui. Siim Kallas leur présentera ses « premières réflexions » sur les perturbations du trafic. C'est sur cette base que son confrère en charge de la concurrence Joaquin Almunia verra si, oui ou non, il faudra ouvrir le robinet aux subventions. « Si les États décident de soutenir le secteur aérien par des aides publiques (...), nous sommes prêts à les envisager dans un cadre semblable à celui mis en place après le 11 Septembre », avait-il déclaré la semaine dernière. Bruxelles ne veut pas pour autant pousser à la consommation, vu que les caisses publiques sont vides. D'autant plus qu'il y a d'autres moyens de donner un coup de pouce aux compagnies. Le coût de la crise est toute relative au regard des fortunes gaspillées parce que le ciel européen est fragmenté en 27 espaces aériens. Sur les 8,5 milliards d'euros facturées l'an dernier par les contrôleurs du ciel de toute l'Europe aux compagnies, 3,8 milliards pourraient être économisés, révèle un document de la Commission. Retards à répétition, mauvaise exploitation des flottes, allongement inutile des vols : tous ces dysfonctionnements n'ont fait que croître ces dernières années. Les experts bruxellois estiment que la longueur des routes pourrait être réduite de 50 km en moyenne par vol. Siim Kallas proposera aujourd'hui son plan de rationalisation : le Ciel unique européen. Les propositions existent, telle que la création d'un régulateur aérien paneuropéen qui coordonne les contrôleurs.
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