Pour Berlin, l'aide à la Grèce passe par les élections dans le Land de Rhénanie

Malgré la cacophonie allemande de ces derniers jours autour du plan d'aide à la Grèce, les milieux européens tentent de rester sereins. « Toutes les grandes décisions ont déjà été prises pour ce qui concerne les prêts, les montants et l'assistance technique », a déclaré lundi une source européenne. Les services de la Commission, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI) examinent actuellement la demande d'Athènes de lui prêter d'urgence 45 milliards d'euros. Mais les récentes déclarations allemandes suggérant que Berlin pourrait opposer son veto à l'aide européenne ont semé le trouble. L'élection régionale prévue le 9 mai dans le Land de Rhénanie du Nord-Westphalie crée un climat de nervosité à Berlin. Si le parti chrétien-démocrate (CDU) perd cette élection, Angela Merkel perdra la majorité au Bundesrat, la chambre des états. Or, les sondages en Rhénanie du Nord-Westphalie lui sont défavorables. La gestion du dossier grec revêt donc une importance vitale compte tenu de l'hostilité de l'opinion publique au plan d'aide. Les Allemands ne digèrent pas le fait que la Grèce ait truqué ses comptes pour entrer dans la zone euro, puis qu'elle ait continué à le faire. multiples déclarationsAussi, au-delà du problème de liquidités, les dirigeants allemands doivent démontrer leur capacité à faire évoluer la Grèce. Les ministres des différents partis de la coalition ont multiplié les déclarations en ce sens, exigeant de ce pays « un programme d'économies crédible ». La chancelière a recadré le débat lundi : « L'Allemagne aidera la Grèce dès que toutes les conditions seront réunies mais il faut négocier sereinement. » Angela Merkel a assuré avoir « confiance » dans la capacité de la Grèce à prouver qu'elle est « capable d'un assainissement budgé- taire », à travers « un programme complet, bien préparé ». Officiellement, aucun calendrier n'a été fixé pour encadrer les négociations sur l'aide à la Grèce. Berlin cherche à jouer la montre pour ne pas avoir à prendre de décision d'ici au scrutin du 9 mai. De son côté, la ministre française de l'économie, Christine Lagarde, a estimé lundi que le tempo était essentiel dans la fixation des conditions définitives du plan d'aide. A priori, le fait que la décision de déclencher le mécanisme soit prise ces jours-ci ou après les élections ne devrait pas poser de souci majeur à Athènes, du moment que l'argent soit versé d'ici au 19 mai, jour de sa prochaine échéance de 8,5 milliards d'euros à honorer. Les services de la Commission et de la Banque centrale européenne (BCE) doivent remettre dans les prochains jours une évaluation indiquant si la demande grecque est justifiée. Il reviendra ensuite à la zone euro de déclencher le plan, à l'unanimité.
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