Christian Noyer remet en cause la taxe bancaire

Nous réalisons des progrès». Après avoir participé à la réunion de printemps du Fonds monétaire international (FMI) à Washington, Christian Noyer s'est refusé à sombrer dans le défaitisme. Mais il n'a pas minimisé les divergences qui règnent au sein des pays du G20 sur l'avenir de la réglementation bancaire. S'exprimant à New York dans le cadre du Forum Paris Europlace, le gouverneur de la Banque de France a salué « l'impressionnant travail en cours » sur les réformes mais n'a pas hésité à mettre en cause publiquement les propositions de taxation des banques et de leurs activités les plus risquées défendues par le gouvernement français. «La valeur ajoutée d'une taxe par rapport à la réglementation prudentielle reste à démontrer pour des pays qui, comme la France, ont tiré parti d'un cadre réglementaire et prudentiel efficace et où les interventions publiques dans le secteur financier n'ont entraîné aucun coût net pour l'État », a-t-il déclaré. «Nous devons absolument éviter les situations dans lesquelles le paiement de taxes ou de prélèvements est considéré de facto comme une police d'assurance-renflouement ».risque systémique Christian Noyer est en revanche favorable à une solution intermédiaire qui « consisterait à étendre le mandat des mécanismes nationaux de garantie des dépôts » en leur donnant «la possibilité d'intervenir précocement (et) des pouvoirs de décision en vue de résoudre les crises bancaires ». Il a par ailleurs averti que le démantèlement de grands conglomérats bancaires, défendu notamment par l'administration Obama, ne résoudrait pas la question du risque systémique : « Les banques qui ont le plus souffert de la crise furent précisément celles qui étaient les plus spécialisées, comme les banques d'investissement », a-t-il rappelé. Enfin, il a prévenu que les « conséquences macroéconomiques doivent être prises en compte lorsque sont réalisées et appliquées » les réformes bancaires, notamment en matière de normes prudentielles sur lesquelles américains et européens peinent à converger. Dans un tout autre registre, la ministre des finances Christine Lagarde a souligné l'urgence de la mise en place de deux plate-formes obligataires pour répondre effficacement aux besoins des entreprises. Ces dernières, réunies au sein du comité Cassiopée vont très prochainement publier une «expression de besoins» concernant la transparence et la gouvernance de ces plates-formes.
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