Michel Barnier plus attendu que jamais sur la régulation financière

Invité de la conférence annuelle de l'industrie financière à Bruxelles, le Commissaire français aux services financiers a appelé hier à un « new deal entre le monde de la finance et la sociét頻. C'est à ce prix là, a-t-il dit, qu'il sera possible de « rétablir la confiance ». Mais il a eu beau détailler son ambitieux programme législatif, il n'a pas réussi à effacer les résultats décevants du récent G20. Le week-end dernier, à Washington, les ministres des Finances ont tout juste pris l'engagement de « mettre au point d'ici fin 2010 » de nouvelles règles internationales sur la dotation en capital des banques, sur la base des propositions du Comité de Bâle, et de s'attacher à une régulation cohérente des fonds de couverture au niveau global. Mais sur les fonds de couverture, les dérivés, la supervision, le sauvetage des institutions systémiques ou encore les infrastructures de marché, la coopération internationale s'avère plus difficile que ne le laissaient penser les conclusions des G20 de Londres et Pittsburgh. Le manque de coordination entre Européens n'est pas étranger à ces problèmes. Le représentant du Trésor américain, le sous-secrétaire en charge de l'international, Mark Sobel, s'est fendu hier de cette remarque peu diplomatique : « étant aujourd'hui d'humeur charitable et plutôt zen, je me contenterais de remarquer que faire affaire avec les Européens est compliqué. »les européens à la traîneLe commissaire français, entré en fonctions il y a moins de trois mois, a voulu hier s'en tenir aux fondamentaux. Il a dénoncé les « hypothèses fausses » qui ont prévalu jusqu'à présent : rationalité des marchés, utilité de l'innovation, confiance dans le laisser-faire. Mais ce parti pris a suscité un certain scepticisme chez les experts qui composaient l'assistance. « La vérité, c'est que les Européens sont en train de se faire distancer par les Américains », remarquait l'un des participants.Les mois à venir le diront, tant l'agenda est chargé. Dans les toutes prochaines semaines, la Commission s'attaquera à la gouvernance des institutions financières. En juin, elle dévoilera ses propositions sur les dérivés de crédit. « Nous travaillons beaucoup plus étroitement qu'on ne le pense avec les autorités américaines à ce sujet », a assuré hier un haut fonctionnaire de la Commission. Avant l'été, elle devra encore dire comment elle entend renforcer la garantie des dépôts bancaires. Si tout se passe bien, Michel Barnier aura alors bouclé les deux gros dossiers du moment : l'encadrement de la gestion alternative et la réforme de la supervision. nTexteExergue
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