Les groupes français très discrets sur place

De boycott en embargo, les entreprises occidentales, et françaises en particulier, ont fortement réduit leur présence en Iran ces dernières années. Jadis alléchés par les immenses réserves d'hydrocarbures du pays, les deuxièmes au monde derrière celles de l'Arabie Saoudite, les groupes pétroliers et parapétroliers ont quasiment quitté l'Iran désormais. Le pays abrite par exemple le plus grand gisement gazier mondial, South Pars, que Total, Shell, et l'espagnol Repsol espéraient exploiter, avec notamment un très gros projet d'extraction et de liquéfaction. Sous la pression des États-Unis, Total a abandonné voilà un an, suivi au printemps dernier par Shell et Repsol. Pour le plus grand bonheur des groupes indiens ONGC, Hinduja et Petronet qui ont annoncé début juillet vouloir prendre 40 % dans un des projets de développement de South Pars.Total, qui ne possède aucune raffinerie en Iran, était encore actif l'an dernier dans la distribution de produits pétroliers, à travers une coentreprise, Beh Total, détenue à parité avec un groupe local, Behran Oil. Beh Total a généré l'an dernier 27,4 millions d'euros de chiffre d'affaires, indique le rapport annuel du pétrolier français. Mais, le mois dernier, après l'adoption par le Congrès américain de nouvelles sanctions, Total a assuré avoir cessé ses ventes d'essence et de produits raffinés dans le pays.Avec ces menaces sur les pétroliers, les entreprises françaises les plus présentes en Iran sont à rechercher dans un autre secteur, l'automobile. PSA et Renault ont noué des accords avec le principal constructeur local, Khodro. « Nous n'avons pas d'implantation directe, mais des partenariats commerciaux, un pour Peugeot et un pour Citroën », précise un porte-parole de PSA. L'activité en Iran a été plutôt florissante au premier semestre, puisque Peugeot a accru de 20 % ses livraisons de pièces détachées à Khodro, qui assemble des 405 et des 206. Ces composants correspondent à 233.000 véhicules, soit 31 % du marché. « Mais le rythme de ces livraisons peut évoluer très vite en fonction du contexte international, des difficultés logistiques et des relations avec les banques », note le porte-parole. Renault, lui, fait fabriquer par Khodro des Logan, rebaptisées « Tondar » (pour « tonnerre », en persan).D'autres groupes français, implantés depuis longtemps sur place, ont gardé une petite activité, comme Legrand avec sa filiale Alborz. Mais l'heure est partout au repli et à la discrétion. Service Industrie
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