Une vague d'achat fait flamber les cours du sucre blanc

Au rang des matières premières les plus agitées, le sucre remporte facilement la palme cette année. Depuis le début du mois, la tonne de sucre blanc cotée à Londres sur le Liffe a déjà bondi de 20 % à 566,10 dollars, après s'être effondrée de 30 % en six semaines l'hiver dernier. Une dynamique inhabituelle pour ce marché, où les intervenants financiers accentuent le jeu préféré des traders : jouer à se faire peur. Fin 2009 et début 2010, la crainte d'un déficit de sucre semait la panique, notamment en Inde, premier consommateur au monde. Au coeur de l'hiver, l'inquiétude est venue du fait que le déficit ne semblait pas se matérialiser. En fait, les acheteurs patientaient face à des prix très élevés. « La prime actuelle sur le sucre blanc par rapport au sucre roux pourrait indiquer que nous sommes au coeur d'une situation de déficit », assurent les experts de Sucden. La demande de sucre blanc indique en effet un besoin immédiat, puisque la matière première peut être utilisée directement sans transformation. Avalanche de demandesLe sucre roux progresse moins : sa disponibilité est plus importante. Le Brésil, premier producteur de sucre au monde actuellement en pleine récolte, en a d'ailleurs à revendre. En revanche, ses raffineries, parfois aussi utilisées pour la production d'ethanol, sont saturées pour la production de sucre blanc ce qui crée une tension sur le marché en l'absence d'autre offre. En été, la récolte brésilienne est en effet la seule à arriver sur le marché.La tension actuelle s'explique notamment par des achats différés. Des pays comme le Pakistan ont préféré grignoter leurs réserves en tablant sur une hausse de la production brésilienne. Mais à partir de mai, la tendance s'est retournée : le Pakistan a confirmé son intention d'acheter 900.000 tonnes de sucre blanc avant novembre, la Russie a importé 1 million de tonnes de sucre blanc en un mois au printemps, tandis que la Chine, l'Iran et l'Inde importaient du sucre roux. Cette avalanche de demande physique pourrait se prolonger jusqu'à l'arrivée de la récolte indienne sur le marché, à partir d'octobre. Et le marché pourrait renouer avec le surplus par la suite. Les fermiers indiens ont replanté beaucoup de cannes avec l'envolée des cours, et leur production, attendue à l'automne, pourrait inverser la tendance. Et ce avant que le marché ne renoue, dès 2011, avec une situation d'abondance : Sucden anticipe pour l'année prochaine des récoltes record pour les deux premiers pays producteurs, avec 35 millions de tonnes au Brésil et 28 millions de tonnes en Inde.
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