La City lutte contre le projet de scission des banques

Les couteaux s'aiguisent à la City contre la commission bancaire chargée d'étudier la séparation entre banques de détail et d'investissement. Créée par le nouveau gouvernement britannique, et devant remettre son rapport final en septembre 2011, celle-ci a officiellement ouvert vendredi un appel à consultation. Si elle ne se prononce pour l'instant pas sur ses intentions, elle confirme qu'elle étudiera toutes les options, y compris la plus radicale de toute : une séparation complète des banques universelles. « L'expérience montre que les risques de ne pas poser les questions difficiles sur la stabilité financière sont nettement plus grands que de le faire », souligne John Vickers, le président de la commission, un ancien membre de la Banque d'Angleterre.La commission précise qu'elle s'intéressera aux banques britanniques et étrangères qui travaillent en Grande-Bretagne, ainsi qu'aux Britanniques à l'étranger. Parmi les autres options envisagées, elle va étudier l'interdiction du courtage pour compte propre ; l'obligation d'avoir un plan qui permette de facilement scinder la banque en cas d'urgence ; ou encore la possibilité d'imposer une surcharge de capital aux plus grandes banques, qui posent des risques systémiques plus importants. La City a cependant commencé à s'activer contre la commission. Mike Geoghegan, le directeur général - partant - de HSBC, réplique : « Les banques universelles fonctionnent. » Début septembre, Stuart Gulliver, son directeur de la branche d'investissement - promu directeur général -, menaçait de quitter Londres si la commission forçait une séparation. « Cela aurait des implications pour l'emplacement de notre siège social. »« Ce n'est pas du casino »John Varley, qui vient de quitter son poste de directeur général de Barclays, rappelle aussi l'utilité de la banque d'investissement. « Ce n'est pas du casino. Offrir un prêt immobilier à taux fixe (ce qui nécessite un produit dérivé) est un vrai service pour l'économie », écrit-il dans le « Financial Times ».Derrière le lobby de la City se cachent aussi des tensions au sein du gouvernement. Les libéraux-démocrates ont fait campagne pour la séparation des banques, tandis que les conservateurs s'y opposent. Les négociations en coulisses jusqu'au rapport intermédiaire attendu au printemps seront tendues.E. A., à Londres
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