Certains ricanent déjà sous cape. « On dirait une loi spéciale Lauvergeon?! ». À l'occasion de la nomination, lors du Conseil des ministres du 3 août, de l'ancien patron d'Altadis, Jean-Dominique Comolli, pour chapeauter l'Agence des participations de l'État (APE), plusieurs mesures ont été prises pour renforcer le contrôle de l'État sur les entreprises publiques. Il a été notamment prévu de « mieux anticiper les processus de nomination, de renouvellement et de succession des dirigeants en demandant, avant la fin du deuxième mandat, à l'organe compétent du conseil d'administration de les préparer ».Les - nombreux - adversaires d'Anne Lauvergeon dans les couloirs de l'Élysée se frottent déjà les mains. Le deuxième mandat de celle qui a créé Areva en 2000, en fusionnant la Cogema et Framatome, expire en juin 2011. Cette disposition va permettre, espèrent-ils, de rationaliser une succession qui tourne régulièrement au drame passionnel, si l'on en croit les manchettes des journaux. un siège très priséEn février dernier, après l'échec du consortium français à Abu Dhabi, Claude Guéant, secrétaire général de l'Élysée, fut à deux doigts d'obtenir sa tête. Les noms de candidat(e)s potentiels fleurissaient dans la presse. Nicolas Sarkozy, peu désireux de faire des vagues avant les régionales, l'avait finalement confirmée jusqu'à la fin de son mandat.Cette fois, pas question d'improviser. « Il est d'autant plus nécessaire d'anticiper que les investisseurs candidats pour entrer au tour de table d'Areva, avant la fin de l'année, ont besoin d'une visibilité sur l'identité du dirigeant », explique-t-on au gouvernement. Un comité de sélection, chargé de recueillir les actes de candidature, pourrait être mis sur pied sitôt le remaniement ministériel annoncé, peut-être autour de la mi-novembre. Une belle affluence est à prévoir. Quant à Anne Lauvergeon, jamais désarçonnée, elle glisse en interne que la direction d'Air France ne lui déplairait pas... M.-C. L.

latribune.fr

27 Sept 2010, 3:02

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