L'Élysée veut qu'EDF monte dans Areva à hauteur de 10 % à 15 % d'Areva

Officiellement, rien n'est fait. Le groupe de travail mixte EDF-Areva qui doit plancher sur la question vient à peine d'être constitué. Les rouages administratifs sont loin d'être lancés. Le calendrier est flou. Mais au plus haut sommet de l'État, la question semble tranchée. En tout cas, la volonté est nette. « Si on veut une filière nucléaire française intégrée, il est nécessaire qu'EDF et Areva soient, chacun, présents au conseil d'administration de l'autre », affirme une source proche de l'Élysée. Et cela passe par un renforcement d'EDF au capital d'Areva, à hauteur de 10 % à 15 % contre 2,4 % aujourd'hui.L'idée, lancée par Henri Proglio il y a un an, avant même sa prise de fonctions à la tête de l'électricien public, ne fait pourtant pas l'unanimité. Jean-Cyril Spinetta, président du conseil de surveillance d'Areva, l'avait rejetée mi-2009. Anne Lauvergeon lui attribue la comparaison?: « EDF au capital d'Areva, ce serait comme si Air France était dans le tour de table d'Airbus. » De nombreux analystes partagent cette inquiétude sur le frein commercial que constituerait la présence d'EDF au conseil d'Areva, qui tente de vendre ses réacteurs et ses services aux électriciens du monde entier.Les partisans de cette option y voient, eux, trois avantages. « Apporter de l'argent supplémentaire à Areva », dont les besoins en financement sont jugés en hausse tandis que le groupe n'est valorisé qu'entre 10 et 12 milliards d'euros. « Arrêter la guerre ancestrale entre les deux groupes. Et enfin, minimiser l'entrée de Mitsubishi (MHI) au tour de table d'Areva. » L'arrivée de l'industriel japonais, aux côtés des fonds souverains du Qatar et du Koweït, embarrasse en effet l'Élysée. une arrivée qui diviseMHI fait un peu désordre dans cette équipe tricolore que Nicolas Sarkozy appelle de ses voeux. Sans compter que le PDG d'Alstom, Patrick Kron, proche du chef de l'État, est vent debout contre cette intrusion d'un de ses concurrents. Comme il est impossible de remettre en cause cette décision, actée de longue date, avec un partenaire ancien d'Areva, « Mitsubishi pourrait rentrer au niveau d'une filiale », explique-t-on. À l'image de Siemens qui détient encore 34 % de la branche réacteurs. Dans tous les cas, MHI n'aurait pas de siège au conseil. Option qui contrarie ceux qui estiment, au contraire, qu'Areva a besoin d'un puissant allié international pour réussir sur ce marché mondial. En face du groupe français, les alliances se consolident?: Toshiba a racheté Westinghouse, General Electric est associé à Hitachi, Siemens, délaissant Areva, est maintenat fiancé au russe Rosatom. M.-C. L.
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