« Mistral » gagnant pour la Russie  ?

Paris hésite. Si officiellement, il y a un accord de principe pour vendre à la Russie un « bâtiment de protection et de commandement » (BPC), de classe « Mistral », actuellement en escale à Saint-Pétersbourg, la négociation est encore loin d'être terminée. Car au-delà de la vente sèche d'un BPC pour un montant de 400 à 500 millions d'euros à la Marine russe, Moscou souhaite aussi, via un transfert de technologies, construire quatre autres bâtiments dans un de ses chantiers navals. Paris, qui n'a pas encore, selon nos informations, accordé d'autorisation d'exportation pour ce matériel, doit-il ou non accepter ce marché même si les spécialistes considèrent les transferts technologiques comme relativement limités sur les BPC ? Certains voisins de la Russie, en particulier la Géorgie, s'inquiètent de voir un tel équipement entrer dans la flotte de la Marine russe qui veut disposer d'une version « amphibie porte-hélicoptères », selon Paris.C'est dire que la négociation va être serrée entre la Russie, particulièrement intéressée par ce type de bâtiment ? ce qui est peu banal ? et qui fait les yeux doux à la France depuis le printemps dernier (« La Tribune » du 31 juillet) et l'Élysée, partagé entre des considérations diplomatiques et? sociales. Car l'État, sous l'impulsion de Nicolas Sarkozy, tente de réanimer le chantier naval STX (ex-Chantiers de Saint-Nazaire) actuellement à bout de souffle. La direction a été contrainte la semaine dernière d'annoncer un plan de départs volontaires de 351 postes sur 2.410 au total. La construction d'un BPC, voire de deux ? c'est aussi l'un des paramètres de la négociation entre Paris et Moscou ? pourrait permettre au chantier d'attendre plus sereinement la reprise du marché de la croisière (paquebots), notamment.Reste que la visite de deux jours de Vladimir Poutine à Paris sera certainement cruciale pour finaliser ce marché. DCNS et STX pourraient se voir notifier une autorisation d'exportation après le séminaire intergouvernemental franco-russe. Pour un accord acceptable, Paris devra obtenir quelques garanties de Moscou sur l'utilisation de ces navires de guerre. Michel Cabirolarmement
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