Les marchés du crédit reprennent leur souffle

TauxLes compartiments du crédit aux entreprises non financières, particulièrement affectés par la crise, ont connu depuis le printemps un dégel d'une ampleur exceptionnelle. Mais depuis plusieurs semaines, le mouvement se ralentit.Mercredi, l'indice Markit Itraxx Europe, qui mesure le coût d'une protection contre un défaut de paiement (credit default swap, ou CDS) des sociétés les mieux notées, a clôturé à 83,8 points de base. Il évolue depuis la mi-septembre aux alentours de 80 à 90 points de base, après avoir atteint plus de 208 points le 9 mars dernier, la tendance étant similaire outre-Atlantique. Les deux séries d'indices ont retrouvé leurs niveaux de juin 2008, avant la faillite de Lehman Brothers, mais restent encore bien loin des seuils de 25 et 35 points de base observés avant le déclenchement de la crise des subprimes. « Les indices CDS calent un peu mais les sous-jacents obligataires continuent de voir leur prime de risque se rétrécir, à un rythme certes plus modéré. Les titres risqués reprennent en ce moment leur souffle, a minima pour maintenir les niveaux actuels », souligne Philippe-Henri Burlisson, directeur de la gestion de taux de Groupama AM.La prime exigée pour détenir des obligations les mieux notées atteignait au 24 novembre 87 points de base par rapport aux swaps de référence, selon l'indice Iboxx, contre 118 points au 24 août. À fin mai, elle s'établissait encore à 218 points de base, après avoir dépassé les 250 points de base en mars dernier. Aux États-Unis, la prime est près de 2,5 fois plus faible que son sommet de fin mars, mais n'a dégonflé que de 9 points depuis la mi-septembre, à 171 points. « Le resserrement des primes de risque à venir ne sera pas aussi exceptionnel, mais le positionnement sur les obligations d'entreprises demeure d'actualité, car une bonne partie des gains reste à réaliser », estime Mickael Benhaim, responsable obligataire chez Pictet AM.Les niveaux de prime actuels sont encore près de deux fois plus élevés que ceux observés à la fin des années 2000. Selon Alexandre Caminade, responsable crédit chez Allianz, un cercle vertueux alimenté par la baisse de l'aversion au risque s'est enclenché, induisant une détente des primes de risque. Mais pour se poursuivre, il sera, selon lui, impératif que les grandes économies mondiales ne retombent pas en récession. Selon Pictet, qui ne privilégie pas un tel scénario, la poursuite de la détérioration de l'emploi reste un réel facteur de risque. Julien BeauvieuxLes niveaux de prime actuels sont encore près de deux fois plus élevés que ceux observés à la fin des années 2000.
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