Aux États-Unis : Obama est freiné par le Congrès

« Nous devons mettre en oeuvre des mesures de bon sens qui vont protéger les contribuables américains et l'économie américaine de crises futures. » En annonçant ces deux dernières semaines des mesures visant à limiter la taille et les risques pris par les banques, Barack Obama a fait un pari : face à la colère que suscite le retour des profits et des bonus à Wall Street, le président pourra imposer la plus ambitieuse réforme financière depuis les années 1930.Barack Obama a d'abord annoncé une surtaxe de 117 milliards de dollars sur dix ans des grandes banques ayant bénéficié du plan de soutien à la finance (Tarp). Le président a ensuite sommé ces établissements de choisir entre le trading pour compte propre ou le statut de banque commerciale qui leur ouvre le guichet d'escompte de la Fed et la garantie fédérale sur les dépôts des clients.Pour l'heure, Barack Obama et son secrétaire au Tresor, Timothy Geithner sont frustrés par le retard du Congrès. Mi-décembre, la Chambre des représentants a voté la création d'un conseil de supervision des services financiers, présidé par le Trésor, qui rassemblera des représentants des organismes de régulation (Fed, SEC, CFTC?) chargés d'identifier les « risques systémiques ». Les hedge funds et les agences de notation seraient désormais surveillés par la SEC. De plus, une agence de protection financière des consommateurs (CFPA) surveillerait les produits qui leur sont destinés (prêts hypothécaires, cartes de crédit?), tandis que les produits dérivés seraient réglementés.réforme en cours Le Sénat ne s'est pas encore prononcé sur le projet du président de sa commission bancaire, Christopher Dodd. Mais la collaboration des deux Chambres promet d'être laborieuse. Car Christopher Dodd milite pour la création d'un « supergendarme » qui priverait la Fed et l'organisme de garantie des dépôts (FDIC) de la supervision des banques. L'élu propose qu'une nouvelle agence prévienne le « risque systémique ». Et s'oppose à ce que le Congrès puisse auditer les décisions de politique monétaire de la Fed, comme le veulent les représentants?De son côté, la SEC a renforcé la transparence sur les ventes à découvert. Elle doit encore se prononcer sur les moyens de limiter la chute des cours. La crise a aussi été l'occasion d'entamer une revue des pratiques de marché. Le gendarme des marchés à terme, la CFTC, a proposé de limiter à 10 % les positions des intervenants sur les contrats sur l'énergie. Depuis le G20 de Washington, la réforme des marchés financiers aux États-Unis a bien été entamée mais est loin d'être achevée. éric Chalmet, à New York, et C. F.

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