Thomson assaini renaît en Technicolor

cite>Thomson a levé mercredi le dernier obstacle qui menaçait encore de faire échouer son désendettement. Réunis en assemblée générale, ses actionnaires ont massivement approuvé le plan de restructuration de sa dette, déjà validé en décembre par ses créanciers bancaires et obligataires. Ce plan, qui s'appuie sur différents mécanismes de conversion de dette en capital, ramènera la dette du groupe de 2,8 milliards à 1,55 milliard d'euros, et en reportera les principales échéances de remboursement.Thomson, qu'il faut désormais appeler Technicolor, va pouvoir sortir de la procédure de sauvegarde qu'il avait déclenchée en décembre pour contraindre ses créanciers à s'exprimer sur son plan. Cette sortie devrait pouvoir être réalisée courant février, et la concrétisation de son désendettement intervenir dans la foulée.Technicolor, donc (le site Web thomson.net n'était plus accessible dès hier et renvoyait vers technicolor.com), procédera à une augmentation de capital de 348 millions d'euros, garantie par les créanciers, et une émission de 641 millions d'obligations remboursables en actions.dilution « toute relative »À l'issue du processus, les créanciers auront vraisemblablement pris le contrôle de l'entreprise, puisqu'ils détiendront entre 48 % et 85 % de son capital, en fonction de la participation des actionnaires actuels à ces deux opérations. Comme le soulignait, philosophe, un actionnaire pendant l'AG, détenteur de titres achetés autour de 50 euros, la dilution sera « toute relative » compte tenu du cours inférieur à 1 euro auquel s'échange actuellement Thomson, provoquant des rires amers dans le public du palais des congrès.Mais Technicolor n'en aura peut-être pas fini avec les augmentations de capital. En effet, le groupe émettra également pour 300 millions d'obligations liées aux cessions programmées de Grass Valley (équipements vidéo pour professionnels), PRN (régie publicitaire sur les lieux de vente) et Screenvision (régie publicitaire dans les salles de cinéma). Si les cessions échouent à rapporter 300 millions au groupe, celui-ci devra alors rembourser le solde via une nouvelle émission d'actions ou en cash, a précisé Stéphane Rougeot, directeur financier. Or cette hypothèse est loin d'être virtuelle. Le plus gros morceau des cessions, Grass Valley, que Thomson n'est pas parvenu à vendre l'an dernier au fonds Platinum et à l'industriel Avid Technology, malgré deux périodes de négociations exclusives, a vu ses pertes se creuser fortement. Selon des bons connaisseurs du dossier, Thomson sera vraisemblablement amené à payer l'acquéreur pour qu'il reprenne l'actif.Lors de l'AG, Frédéric Rose, actuel PDG du groupe, a également indiqué qu'il demanderait prochainement la dissociation des fonctions de président et de directeur général, afin d'endosser la seule direction opérationnelle de l'entreprise. « Le cumul des fonctions n'augmente pas l'efficacité du management », a estimé le dirigeant, ancien opérationnel d'Alcatel-Lucent, visiblement impatient de passer moins de temps avec ses banquiers et plus avec ses équipes pour se concentrer sur le business du Technicolor nouveau, recentré sur la création, la postproduction et la distribution de contenus.
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