En remaniant encore, Sarkozy veut rassurer les Français et le monde

Six mois et demi. C'est la durée de vie moyenne des gouvernements Fillon qui se sont succédés depuis mai 2007. Huit, c'est le numéro du nouveau gouvernement présenté ce dimanche soir par Nicolas Sarkozy, l'équipe de « combat » qui devait conduire la politique gouvernementale jusqu'aux échéances présidentielles n'ayant pas résisté aux récentes polémiques liées aux déplacements peu à propos de certains de ses membres dans les pays du Maghreb. À titre de comparaison, le gouvernement n'avait été remanié que quatre fois, et de façon cosmétique, lors du précédent quinquennat. Principale victime de ce remaniement, Michèle Alliot-Marie, la ministre de la Défense, figure emblématique de la droite chiraquienne a démissionné.Jeu de chaises musicalesCes dernières semaines, MAM a été sous le feu des critiques, ses détracteurs lui reprochant son offre de coopération policière au régime de l'ex-président tunisien Ben Ali face à la révolte populaire et ses liens ambigus avec le clan Ben Ali. Ce départ provoque un mouvement de chaises musicales au gouvernement et l'arrivée de nouvelles têtes. Alain Juppé revient au Quai d'Orsay, où il fut déjà ministre des Affaires étrangères entre 1993 et 1995. Il est remplacé à la Défense par le sénateur Gérard Longuet, ancien ministre de l'Industrie en 1993-1994. Autre changement, Claude Guéant, le secrétaire général de l'Élysée prend l'Intérieur, en remplacement de Brice Hortefeux pressenti comme conseiller politique de Nicolas Sarkozy. Un temps donné partant, Patrick Ollier, le compagnon de MAM, reste ministre en charge des relations avec le Parlement. Malgré les apparences, ce remaniement ne serait pas « une question de personnes », a expliqué un conseiller de l'Élysée avant l'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy ce dimanche soir. Une intervention qui a permis au chef de l'État de rendre un peu plus audible la politique internationale de la France à l'étranger et de tenter de répondre aux préoccupations des Français que les bouleversements politiques dans le Maghreb inquiètent. Il s'est notamment exprimé contre « les flux migratoires, conséquences des tragédies dans les pays en révolte contre les régimes en place, qui pourraient être incontrôlables ».Ce gouvernement sera-t-il le dernier du quinquennat ? À voir. On peut imaginer que le remaniement prévu après les cantonales organisées fin mars a simplement été anticipé. De toutes façons, il reste encore quatorze mois à l'Élysée et à Matignon pour modifier leurs équipes.
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