Ryanair n'a pas le droit de grossir : l'acquisition d'Aer Lingus refusée

Ryanair avait préparé le terrain le 12 février dernier. L’acquisition de sa compatriote Aer Lingus lui a été une nouvelle fois refusée. La Commission européenne a mis son veto mercredi au motif que cette acquisition aurait créé selon elle une situation de monopole ou de position dominante sur 46 liaisons aériennes. La Commission a souligné que les parts de marché cumulées des deux compagnies représentent 87% des vols court-courrier au départ de Dublin, et que la fusion aurait par conséquent \"réduit le choix proposé à la clientèle et très probablement entraîné une hausse des prix pour les passagers\". Dès lors, \"je n\'avais pas d\'autre choix que d\'interdire l\'opération\", s’set justifié le commissaire européen chargé de la Concurrence, Joaquim Almunia. Les mesures de \"compensation\"  promises par Ryanair ne l’ont pas convaincu. Il s’agissait de la reprise par IAG, maison mère de British Airways et Iberia, des activités de Ryanair et Aer Lingus à l\'aéroport londonien de Gatwick. La Britannique Flybe devait aussi reprendre 43 liaisons d\'Aer Lingus à destination du Royaume-Uni.Peu de refus La décision de Bruxelles intervient moins d’un mois après une décision identique concernant la fusion des groupes de messagerie UPS et TNT. Des cas plutôt rares. Depuis une vingtaine d’années, la Commission a retoqué seulement 24 concentrations sur plus de 5.000 dossiers étudiés. Dans le secteur aérien, Bruxelles a examiné 15 concentrations et plusieurs alliances depuis 2004 (Air France-KLM), et c\'est la troisième fois qu\'elle prononce une interdiction : outre la précédente tentative de rachat d\'Aer Lingus par Ryanair, elle avait interdit en 2011 le projet de rachat de la compagnie grecque Aegean Airlines par sa compatriote Olympic Air.Ryanair dénonce une décision politiqueRyanair a dénoncé une décision \"politique\" de l\'Union européenne. \"Nous regrettons que cette interdiction soit manifestement motivée par de petits intérêts politiques plutôt que par des inquiétudes concernant la concurrence et nous pensons que nous avons des raisons solides pour faire appel et casser cette interdiction d\'ordre politique\", a dénoncé le responsable de la communication de la compagnie, Robin Kiely, dans un communiqué. Interrogé sur cette initiative, Joaquim Almunia s\'est montré confiant.Les problèmes de concurrence sont plus importants qu\'en 2007La décision de la Commission, dans la mesure où elle est prise à la suite d\'un vote du collège des commissaires, peut être qualifiée de politique, a-t-il reconnu. Mais, a-t-il ajouté, \"les arguments qui sous-tendent notre décision sont très très solides, aussi bien d\'un point de vue économique que d\'un point de vue légal\". Il a rappelé que la décision de la Commission d\'interdire le rachat d\'Aer Lingus par Ryanair en 2007 avait été confirmée ensuite par la Cour de justice européenne. Or, \"les problèmes de concurrence (posés par la fusion) sont plus importants aujourd\'hui qu\'en 2007\", a-t-il souligné.Aer Lingus salue la décisionDu côté d’Aer Lingus, on salue cette position. \"C\'est la première fois que la Commission européenne a eu besoin de bloquer la même opération deux fois\", a souligné la direction, hostile depuis 2006 à un tel scénario. \"La position d\'Aer Lingus depuis le début a été de dire que l\'offre de Ryanair n\'aurait jamais dû être faite\", a déclaré le directeur général d\'Aer Lingus, Christoph Mueller. 
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