Catering International & Services sait rentabiliser son goût du risque

Pour que Catering International & Services (CIS) « abandonne » un pays, il faut vraiment qu'elle y soit contrainte ! C'est ainsi que,en 2010, elle a dû céder sa filiale en Iran à un opérateur local, afin de se conformer aux sanctions des Nations unies contre cet État. Quand le climat s'apaisera, elle y reviendra. « Nous avions, par exemple, quitté la Sierra Leone il y a dix ans. Nous l'avons réinvestie en 2010, en remportant un contrat de 3 millions de dollars avec African Minerals sur un gisement de fer », explique le PDG, Régis Arnoux, fondateur en 1992 à Marseille de cette société spécialisée dans les services de restauration, d'hôtellerie, nettoyage, buanderie, gestion de bases de vie, etc., pour des groupes français ou étrangers de l'énergie (pétrole, gaz), des mines ou du BTP, intervenant dans des zones isolées, en voie de développement ou dans des conditions extrêmes. « Nous regardons en permanence comment évolue la planète sur nos marchés privilégiés, pétroliers ou parapétroliers et miniers », explique Régis Arnoux.Vigilance en LibyeAinsi, en ce moment, CIS suit de près la situation en Libye, où la société est présente en assistance de Vinci, mais en sommeil dans l'attente d'une opération. Elle n'en subit donc pas de contrecoup. S'il est absent d'Egypte, le groupe travaille sur les sites d'exploitation en Algérie où, pour l'heure, l'activité continue normalement. « La croissance n'est pas en Europe, mais dans les pays émergents, insiste Régis Arnoux. Nous suivons nos clients qui s'y implantent, nous prospectons aussi localement. En ce sens, grâce à la signature de contrats avec des industriels leaders sur leur marché, 2010 a été particulièrement favorable pour l'expansion de notre portefeuille de clientèle. »Employant 9.000 collaborateurs dans le monde, CIS a également pris position en 2010 sur trois autres pays. Au Burkina Faso, elle a remporté un contrat de 4,5 millions de dollars sur deux ans avec Avocet Mining pour la gestion d'une mine d'or. En Guinée équatoriale, c'est un contrat de trois ans avec Sogea Satom pour la réalisation d'une autoroute. En République démocratique du Congo, elle intervient aux côtés de la société pétrolière Perenco. Aujourd'hui, elle s'apprête à opérer sur les nouveaux champs pétroliers d'Irak. Cette stratégie lui a permis en 2010 d'engranger un chiffre d'affaires qui n'a cessé de se conforter au fil des trimestres, pour atteindre 196,6 millions d'euros, en hausse de 26 %, réalisé à 100 % à l'export. Par ailleurs, le groupe a remporté également un contrat de 130 millions de dollars sur sept ans avec Exxon, pour gérer ses trois sites d'opération dans le sud du Tchad. D'autres prestations ont été gagnées au Kazakhstan, au Brésil, en Bolivie, en Algérie, etc.Pour bien évaluer les menaces inhérentes à chaque territoire, l'entreprise s'est entourée au sein de son conseil d'administration de spécialistes. « Le Niger, par exemple, continue d'être une zone en fort développement. Certes, le risque y est plus grand qu'en Grande-Bretagne, s'amuse Régis Arnoux. Mais si on reste dans les voies recommandées et qu'on maintient sa vigilance, y déployer son activité reste possible. » Pour 2011, CIS a repéré deux ou trois autres pays très porteurs. En outre, la société souhaiterait accroître son rôle en Russie, au Kazakhstan, au Moyen-Orient, etc. Son carnet de commandes s'élève à 280 millions de dollars contre 232 à la même époque l'an dernier.
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