ManRos Therapeutics cherche l'or bleu dans l'océan

La mer est pourvoyeuse de richesses parfois méconnues. À Roscoff (Finistère), l'entreprise de biotechnologies ManRos Therapeutics collecte dans l'océan des molécules qui, une fois caractérisées et synthétisées chimiquement, seront étudiées afin d'être utilisées par les firmes pharmaceutiques pour l'étude de nouveaux médicaments. La jeune société se focalise sur les inhibiteurs de protéines kinases. L'altération de ces enzymes peut provoquer des maladies parmi lesquelles différents types de cancers, de leucémies, la maladie d'Alzheimer ou encore la polykystose rénale, une maladie génétique qui touche 80.000 Français et se traduit à terme par l'arrêt de fonctionnement des reins.« Ce que nous avons découvert, c'est qu'il existait, chez des invertébrés marins notamment, des inhibiteurs des protéines kinases qui permettent d'empêcher ou de ralentir le développement de ces diverses pathologies », indique Laurent Meijer, directeur de recherche au CNRS à la Station Biologique de Roscoff, spécialiste mondial des kinases, et l'un des créateurs de l'entreprise avec Hervé Galons, professeur de chimie organique à l'Université Paris Descartes. Ainsi, par exemple, des études sur des souris modèles de la maladie d'Alzheimer ont montré des résultats saisissants en ce qui concerne leurs capacités d'apprentissage, qui restent néanmoins à confirmer sur l'être humain.Implantation à New YorkLes neuf salariés de Manros s'attachent ainsi à travailler sur ces inhibiteurs avant de les revendre à de plus grosses sociétés biotechnologiques qui assureront la phase, très coûteuse, des essais cliniques avant une éventuelle mise sur le marché. Valorisée entre 4 et 4,5 millions d'euros, l'entreprise cherche à lever 1,5 million d'euros pour « pousser le plus loin possible le développement de produits particulièrement prometteurs mais également plein d'inconnues », affirme Laurent Meijer, qui collabore avec les plus grands spécialistes du domaine dont trois scientifiques honorés par le prix Nobel de médecine. L'intérêt de cette levée de fonds, outre de disposer de plus de temps de recherche pour pousser ses travaux, serait également de financer une implantation aux États-Unis, à New York. Cette ville concentre en effet une part importante de la recherche dans ce domaine alors même que l'Amérique du Nord est le principal marché pharmaceutique au monde. Mikaël Cabon, à Roscoff
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