Les investisseurs revoient leurs préférences sectorielles

Le changement d'ambiance cette semaine à la Bourse de Paris aura été brutal. La révolte libyenne et la flambée des cours du pétrole ont cassé la dynamique haussière enregistrée depuis le début de l'année. Certes, le CAC 40 a repris du poil de la bête vendredi grâce à une accalmie sur les prix de l'or noir. Le même jour, l'indice a clôturé en hausse de 1,51 % à 4.070,38 points. Mais, il avait enchaîné auparavant quatre séances consécutives de baisse. De fait, il affiche un repli hebdomadaire de 2,09 %, soit sa plus mauvaise semaine depuis fin décembre 2010. Les prises de bénéfices ont dominé, notamment sur les valeurs qui avaient fortement rebondi comme Alcatel-Lucent. L'envolée des prix du pétrole est de nature à remettre en cause la forte rotation sectorielle observée depuis le début de l'année. Déjà, les valeurs financières et technologiques, très recherchées en 2011, figurent cette semaine parmi les plus fortes baisses en Europe. Les indices Stoxx600 de l'assurance et de la banque ont baissé de 3,5 %, et celui des technologies de 2,85 %. À l'inverse, des secteurs plus défensifs comme l'agroalimentaire (-0,2 % pour le Stoxx600 Food & Beverage), l'immobilier (- 0,8 %) ainsi que l'énergie (- 0,5 %) se sont distingués. La hausse actuelle des cours du pétrole est liée à un « choc d'offre » - à l'image des chocs pétroliers des années 70 - qui se traduit par des inquiétudes sur l'activité économique mondiale. Selon les analystes d'ING IM, dans cette situation, « les secteurs amenés à faire mieux que le marché sont l'énergie, les industries dont le coût de revient est faiblement impacté par les matières premières et les secteurs les moins cycliques ». Une tendance confirmée par une étude de Morgan Stanley. Depuis 1970, à chaque envolée des cours du pétrole, les secteurs de l'énergie, des télécoms, de la santé et des utilities ont été privilégiés par les investisseurs. Correction « En cas de véritable risque de contagion de la crise, le risque baissier sur les indices boursiers est très fort et milite pour une allocation sectorielle défensive », analyse le bureau d'études Aurel BGC. Et de prévoir une correction sur les compartiments pétrolier, industriel, des matières premières et des biens de consommation durable comme l'automobile. Moins corrélés aux variations des cours du pétrole, les groupes technologiques pourraient néanmoins souffrir d'anticipations sur un recul de l'investissement des entreprises tandis que le secteur financier pâtirait des craintes sur les économies des pays développés.
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