Zapatero veut conditionner les dépenses à la croissance

Rendu un rien fébrile par la crise chez son voisin portugais, le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodríguez Zapatero accélère sur les réformes structurelles et budgétaires pour prévenir tout effet contagieux sur son économie. Et comme en novembre dernier, quand l'Irlande avait basculé et demandé l'aide de ses partenaires, le chef de l'exécutif espagnol a convoqué samedi à la Moncloa les patrons des principales entreprises du pays pour leur exposer ses nouvelles mesures. Zapatero a déjà transmis huit engagements au président du Conseil européen Herman Van Rompuy, anticipant d'un mois le programme national à soumettre à l'UE dans le cadre du nouveau « Pacte pour l'euro plus ». La mesure phare est de conditionner à l'avenir les dépenses publiques à l'évolution de la croissance du produit intérieur brut (PIB) à moyen terme. Cette limite des dépenses s'appliquera à l'État central, mais pas aux régions, autonomes financièrement. Trouver un accordLe dirigeant socialiste (PSOE) envisage toutefois de trouver un accord avec les régions pour qu'elles se rallient à ces nouvelles limites. Un tel accord ne serait toutefois pas une garantie de réussite. Ainsi, seules huit communautés autonomes (sur 17) ont respecté en 2010 les limites de déficit conclues avec Madrid. Ce contrôle des finances régionales espagnoles reste l'un des points jugés problématiques par les marchés. Après un déficit public estimé par la Commission européenne à 9,3 % du PIB espagnol l'an dernier, celui de cette année est attendu à hauteur de 6,4 %. La dette nette de l'Espagne ne devrait cependant pas dépasser le plafond du Pacte de stabilité européen (soit 60 % du PIB) de cette année, selon l'agence de notation Standard & Poor's, après 56,2 % atteints en 2010. Lors de la rencontre de samedi, les 41 grands patrons espagnols, d'Emilio Botin de la banque Santander à Cesar Alierta de Telefonica, auraient, selon la presse, exhorté José Luis Rodriguez Zapatero à ne pas anticiper les élections parlementaires du printemps 2012 comme demandé par l'opposition conservatrice, ni même de révéler si le chef de gouvernement actuel, au pouvoir depuis sept ans, s'y représentera comme tête de liste du PSOE.Gaëlle Lucas, à Madrid, et Frank Paul Weber
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