Mediator : le ton monte entre Servier et le gouvernement

Sur le dossier de l'indemnisation des victimes du Mediator, les différences d'appréciation restent fortes entre le ministre de la Santé et le laboratoire Servier. À la veille du sixième comité de suivi de l'affaire ce lundi, Xavier Bertrand s'est, dans un entretien au « Journal du dimanche », déclaré « choqué » par l'attitude du laboratoire dont la dernière proposition d'indemnisation est « inacceptable ». Le ministre souligne qu'en dépit de certaines avancées les négociations butent toujours sur un point clé. « Les laboratoires Servier ne prévoient toujours pas de réparation intégrale du préjudice. [...] Il n'est pas question que la solidarité nationale paie à la place des laboratoires. » Le ministre n'a pas hésité à se faire menaçant. « On approche du point de non-retour. J'attends d'ailleurs une offre définitive d'ici à la fin de cette semaine. Si elle n'est toujours pas convenable, il sera alors temps d'envisager d'autres scénarios. » Servier n'a pas tardé à répondre à la prise de position du ministre. Dans une déclaration à l'AFP, le laboratoire a affirmé dimanche exclure d'assumer seul tous les préjudices financiers du Mediator. « De toute évidence dans cette affaire la responsabilité est partagée entre l'État et le groupe pharmaceutique, donc il n'y a pas de raison que Servier soit le seul à assumer tous les préjudices financiers », a déclaré une porte-parole du groupe.Impatience des victimesLes associations de victimes commencent à s'impatienter. Mercredi dernier, les associations membres du CISS (Collectif interassociatif sur la santé) et l'UFC-Que Choisir ont ainsi exigé que la réunion du groupe de travail prévue le 28 mars « se tienne sur la base de propositions concrètes répondant réellement aux attentes des victimes ». José Duquenoy, président de l'ADVM de Calais (l'Association de défense des victimes des effets secondaires des médicaments destinés à lutter contre le diabète et la surcharge pondérale), qui participe au comité de suivi, le précise, si besoin était : « Nous voulons la création d'un fonds public, alimenté par Servier ». Dans ce dossier, plus de 1.000 plaintes pénales ont été déposées à Paris.
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