La confiance des ménages touche un plus-bas depuis un an

Le fossé se creuse encore un peu plus entre les ménages et une partie des entreprises. Jeudi, l'Insee a indiqué que l'indice synthétique mesurant le moral des ménages a reculé une nouvelle fois en mai pour atteindre son plus bas niveau depuis un an. En baisse continue depuis janvier, il se situe désormais très en dessous de sa moyenne de longue période. La veille, l'Insee avait constaté une augmentation du climat des affaires dans l'industrie, l'indice synthétique étant cette fois-ci très près de sa moyenne de longue période. Comment expliquer cette différence d'état d'esprit ?reprise des échangesPour la plupart des entreprises, la crise se conjugue au passé et ce pour plusieurs raisons. D'une part, la consommation des ménages ne s'effondre pas, à l'exception de leurs achats d'automobiles qui sont de moins en moins soutenus par la prime à la casse gouvernementale. Elle devrait même progresser de 1 % cette année après avoir augmenté de 0,8 % en 2009 selon les estimations du consensus Forecasts. Les entreprises profitent également de la reprise des échanges au sein de la zone euro et de la forte demande en provenance des pays émergents, dans un contexte de vif rebond du commerce mondial. D'autre part, les conditions de financement restent très attractives, même si les craintes de hausse de taux d'intérêt par les banques centrales se font de plus en plus vives. Enfin, les entreprises qui exportent en dehors de la zone euro bénéficient depuis l'automne dernier du repli continu de l'euro face au dollar, relevant mécaniquement la compétitivité prix de leurs produits. En clair, l'horizon des entreprises commence à s'éclaircir. Problème, cette visibilité n'est pas encore assez forte pour inciter les entreprises à embaucher. En attendant sa décrue que la plupart des économistes n'anticipent pas avant la fin 2011, le taux de chômage se maintient et devrait se maintenir à un niveau élevé, aux alentours de 10% de la population active au cours des prochains mois. Résultat : les inquiétudes des ménages restent très vives. Conjuguée au retour de l'inflation dans le sillage de l'augmentation des cours du brut, ce niveau élevé du chômage les incite à redouter l'avenir proche. Les perspectives d'évolution de leur situation financière personnelle et du niveau de vie en France se sont encore dégradées en mai. Quant à leur avenir plus lointain, il ne brille pas non plus par sa visibilité. Et rien n'assure que la réforme des retraites actuellement en discussion soit de nature à leur redonner le sourire. Fabien Piliu
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.