La banque centrale du Brésil calme le jeu sur l'inflation et l'explosion du crédit

Depuis quelques jours, la banque centrale brésilienne envoie des signaux plutôt rassurants aux investisseurs. Après s'être inquiétée de l'emballement de l'économie - le taux de croissance du PIB pourrait avoisiner les 6 % à 7,5 % cette année - un record depuis vingt-cinq ans - et de ses conséquences néfastes (retour d'une inflation galopante, explosion du crédit des ménages, etc..), l'institut monétaire commence en effet à mettre quelques bémols à son discours jusqu'alors plus alarmiste. S'agissant de l'inflation, le gouverneur de la banque centrale, Henrique Meirelles, a fait savoir jeudi qu'il était désormais confiant quant à la possibilité de ramener la hausse des prix dans la fourchette que l'institut s'était assignée. Selon lui, le début de resserrement monétaire entamé fin avril - le taux directeur a été relevé de 0,75 points à 9,50 % - devrait commencer à porter ses fruits. Et ce, d'autant que de prochaines hausses sont attendues dans les mois qui viennent. Un relèvement à 10,25 % en juin paraît déjà acquis par les analystes, dont le consensus table sur un taux de 11,75 % d'ici à la fin de l'année. Autre bonne nouvelle délivrée par la banque centrale : le taux de défaut moyen enregistré dans le pays serait revenu en avril dernier aurait touché un plus-bas sur treize mois. Du côté des ménages brésiliens, ce taux s'est en effet tassé au mois d'avril, passant de 7 % le mois précédent à 6,8 %, son seuil le plus bas depuis novembre 2005. Celui des entreprises est quant à lui resté inchangé depuis le mois de mars à 3,6 %. Et ce, en dépit de la hausse record qu'a atteint la distribution du crédit par les banques d'Etat et privées au cours des derniers mois. Sur un an, cette dernière affiche une progression de 17,6 %. Avec un montant record de 8 milliards de dollars distribué en avril. Malgré les apparences, « le rythme de croissance du crédit reste raisonnable et canalisé par la hausse des salaires et la baisse du chômage »,insiste le chef du département économique de la banque, alors que le pays a créé près d'un million d'emplois au premier trimestre. En outre, « la baisse du nombre de défauts incite les banques à réduire leurs marges d'intermédiation auprès des consommateurs. Et il faut s'attendre à ce qu'elles poursuivent dans cette direction au cours des prochains mois ». Certaines banques profitent d'ailleurs déjà à plein de ce contexte. La première d'entre elle, dans le pays et sur le continent, à savoir Banco do Brazil a dégagé une hausse de 41 % de son bénéfice au premier trimestre. M.B.Un relèvement du taux directeur à 10,25 % en juin paraît déjà acquis.
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