Le sommet européen bien parti pour renvoyer à plus tard les décisions

A entendre les officiels européens mercredi à Bruxelles, l\'impression dominante était qu\'après avoir bien « vendu » le rapport van Rompuy qui propose une feuille de route pour le renforcement de l\'union économique et monétaire, leur principal souci était désormais de préparer les esprits à un résultat a minima pour le sommet de jeudi et vendredi. Le risque n\'est pas exclu que les chefs d\'Etat et de gouvernement des Vingt-Sept se contentent de prendre acte du rapport... dans l\'attente de travaux plus approfondis.Concours de pinaillageDans l\'attente du rendez-vous qui commencera jeudi dans l\'après-midi, on assiste à un concours de pinaillage. Les officiels français répugnent à parler d\'« union bancaire », terme pourtant consacré pour désigner une supervision et une gestion plus centralisée du risque bancaire, sous prétexte qu\'il s\'agit de « jargon communautaire ». Mais comme il faut bien nommer les choses, ils proposent en échange « cadre financier intégré» jugé moins jargonneux. On croit rêver.Le contenu du « Pacte pour la croissance », déjà présenté comme LE résultat politique du sommet, ne laisse pas d\'inquiéter. Paris vend comme des « mesures à effet rapide » le 1% d\'investissement public du pacte « porté par le président Hollande » et les \"project bonds\", ce mécanisme de réhaussement de crédit élaboré par la Banque européenne d\'investissement (BEI). Sur le premier point, l\'effet risque d\'être limité s\'il ne s\'accompagne pas d\'une révision du rythme de la consolidation budgétaire, ce qui n\'a effectivement pas l\'air d\'être le cas. Une étude récente préparée par trois institutions européennes, dont l\'OFCE en France, chiffre à près de 7% de PIB l\'effet de la politique de rigueur dans la zone euro entre 2010 et 2013. Largement de quoi absorber les 1%.Les Allemands et les Néerlandais refusent la mutualisation des dettesQuant aux project bonds qui reposent sur une ingénierie financière complexe, les experts de la BEI estiment qu\'il serait déjà ambitieux de réaliser en 2012 un financement d\'infrastructures pour 200 millions à un milliards d\'euros, puis deux ou trois en 2013. Pas de quoi créer un choc de la demande.En revanche, les idées, portées notamment par le Premier ministre italien Mario Monti, de stopper la contagion actuelle au moyen d\'une mutualisation partielle et temporaire de la dette à court terme et/ou le transfert de la gestion du risque bancaire à une instance européenne quelle qu\'elle soit font toujours l\'objet d\'un tir de barrage allemand mais aussi néerlandais. « Il reste 48 heures entre maintenant et le sommet de l\'eurozone » de vendredi qui doit traiter spécifiquement de la crise dans la zone euro, indiquait mercredi plein d\'optimisme une source européenne.
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