Radars : Thales songe à quitter Rouen pour Singapour

trong>Thales réfléchit très sérieusement à une délocalisation à Singapour d'une partie de l'activité de son site d'Ymare, près de Rouen, spécialisé dans l'intégration des radars civils pour la gestion du trafic aérien, ou Air Traffic Management (ATM), selon des sources concordantes. La qualification du premier radar produit à Singapour serait programmée pour 2014 et le début de la production de série en 2015. Ce projet encore confidentiel doit être présenté en septembre aux organisations syndicales, explique-t-on à "latribune.fr".Porté par le patron en charge des opérations aériennes chez Thales, Jean-Loïc Galle, ce projet aurait fait l'objet d'une discussion entre les membres de la direction, selon nos informations. Et bien que certains d'entre eux se sont émus d'une telle opération sur les terres du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, le PDG du groupe d'électronique, Luc Vigneron, aurait pourtant donné son accord pour ce projet. Interrogé par "latribune.fr", un porte-parole de Thales précise que "ce projet de double source d'une partie de l'activité de radars d'Ymare sera intégralement compensé par la fabrication d'un radar de surveillance côtière, le Coast Watcher". Ce qui, souligne-t-il, "ne menace pas l'emploi sur le site d'Ymare et sur la région".  Près de 450 emplois menacésContactés par "latribune.fr", les syndicats ne sont pas au courant dudit projet dans les détails mais craignent depuis quelques semaines une restructuration du site d'Ymare depuis la tenue d'un comité central d'entreprise (CCE) au cours duquel la direction a évoqué un problème de charge. "Le site est fragile", souligne l'un d'entre eux. Les syndicats de Thales à Ymare ne croient pas pour le moment à un transfert de charges intégral. Ils ont d'ailleurs l'intention d'interpeller rapidement les élus locaux sur les projets de Thales dans la banlieue de Rouen.Ymare, qui emploie environ 230 personnes, dont plus de 140 dans l'activité concernée par une éventuelle délocalisation, produit une quarantaine de radars de contrôle de la navigation aérienne par an. Ce qui représente environ 20 % de la production mondiale et place Thales au deuxième rang mondial derrière le groupe américain Raytheon (50 % de parts de marché). Le reste des salariés du site d'Ymare travaillent dans la R&D liée à l'activité radar. Soit 80 personnes environ. "Le transfert de l'activité radar vers Singapour entraînera à terme la fermeture complète d'Ymare", explique-t-on à "latribune.fr". Ce qui pourrait entraîner au total une perte de 450 emplois dans le bassin de Rouen, en tenant compte des conséquences sur les sous-traitants, dont les effectifs représenteraient autant que ceux du site d'Ymare.Thales emploie déjà plus de 500 personnes à SingapourPrésent depuis 40 ans à Singapour, Thales y emploie déjà plus de 500 personnes travaillant dans les activités d'avionique (soutien de la flotte Airbus en Asie-Pacifique), de transport (centre d'intégration régional en matière de signalisation urbaine et de solutions intégrées de communication et de supervision), de sécurité (protection du territoire) et de défense. Il a également installé un centre de recherche et technologie (R&T), le premier hors d'Europe. Son site, près de l'aéroport international de Changi, où sont basés les bureaux et les centres de Thales pour les calculateurs de vols et des équipements de divertissement de bord, disposait encore en début d'année de beaucoup de place pour accueillir de nouvelles activités.L'électronicien n'est pas à son premier coup d'essai dans sa politique de délocalisation vers l'Ile-Etat. Le groupe est aujourd'hui en train de délocaliser vers Singapour les activité de calculateurs de vols de Thales Avionics. Cette opération entraînera à terme un transfert d'une partie des activités des sites du Haillan et de Meudon vers Vendôme et Singapour. Pour le Haillan, cela implique un transfert de 95 postes, dont 54 vers Vendôme et 41 vers Singapour. Pourtant, Singapour est un pays relativement cher, les salaires y sont parmi les plus élevés par rapport aux autres pays de la région. Toutefois, ils restent inférieurs de moitié aux salaires français. Dans l'industrie aéronautique à Singapour, un technicien est en moyenne payé entre 800 et 1.770 euros tandis qu'un ingénieur de production, qui débute, dispose d'une rémunération de l'ordre de 1.600 à 2.060 euros.
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