Débat sur l'impact environnemental

1.345 kilomètres de côtes américaines ont désormais été touchés par la marée noire, en Louisiane, au Mississippi, en Alabama et en Floride. Le chiffre, enfoui dans les résultats trimestriels de BP, donne une idée de la catastrophe environnementale. La quantité de pétrole déversée, bien qu'encore très incertaine, pourrait avoir été de 5,4 millions de barils, selon les gardes-côtes américains (voir ci-contre).Cependant, la plus grande partie de ce pétrole n'a jamais atteint les côtes. La semaine dernière, le gouverneur de Louisiane, Bobby Jindal, soulignait que, d'après les estimations des gardes-côtes, 2,6 millions de barils s'étaient évaporés, ou biodégradés, dans la mesure où il s'agit d'un pétrole très léger. Environ 100.000 barils ont été récupérés, 262.000 barils brûlés et 823.000 barils « contenus » par des barrages flottants. Il resterait donc environ 1,6 million de barils dans le golfe du Mexique.le pire est à venirCe qui fait dire à Ed Owens, un géologue chargé par BP d'étudier la marée noire, que « c'est une très minuscule fraction de la marée noire qui a atteint les côtes, ce qui veut dire, concernant l'impact écologique sur le littoral, que c'est tout à fait limité. Compte tenu de la nature du pétrole, on s'attend à un retour à la normale dans quelques mois, un an tout au plus ». Des propos indirectement confirmés par la décision la semaine dernière de l'agence océanique américaine (NOAA) de rouvrir à la pêche et aux plaisanciers 80.000 miles carrés du golfe du Mexique, soit le tiers de la zone fermée.Mais cette vision optimiste fait bondir de nombreux experts, pour qui le pire est à venir. D'abord, il reste 1,5 million de barils qui dérivent dans le golfe du Mexique, dix fois la marée noire de l'« Erika ». Ensuite, les 2.600 oiseaux englués comptabilisés par BP pourraient n'être que la partie émergée de l'iceberg. « Vous pouvez avoir une chute du nombre d'animaux parce que beaucoup de petits ne vont pas survivre cette année », estime Doug Inkley, de la Fédération nationale de la faune et de la flore. Enfin, même quand le pétrole reste en mer, la pollution est là. « Le pétrole peut polluer le plancton ou les crustacés dont se nourrissent les poissons, ce qui contaminerait toute la chaîne alimentaire, explique Robert Faulkner, de la London School of Economics. Cela peut provoquer une réduction de la vie marine. » Éric Albert, à Londre
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