En embarquant dans l'avion pour Boston, la ravissante June Havens (Cameron Diaz) est à mille lieues d'imaginer ce qui suit. Son charmant voisin dit s'appeler Roy (Tom Cruise) et malgré son air affable semble un peu nerveux. Et pour cause. Dix minutes après le décollage, il pose l'avion de ligne en catastrophe dans un champ de maïs du Kansas. Traqué dans le monde entier, poursuivi par les services secrets américains, et par une bande de méchants impitoyables, le duo va enchaîner les courses-poursuites à haut risque, les cascades dangereuses et les situations rocambolesques, tout en évitant les balles.Aux commandes d'un Boeing ou d'un hors-bord, à contresens sur l'autoroute, sautant d'un hélicoptère en flammes ou d'un train en marche, rien ne semble effrayer Roy, espion d'un genre un peu spécial, qui se dit victime d'un complot international qu'il pense être le seul à pouvoir déjouer. Même si June le soupçonne de ne pas lui dire toute la vérité, elle n'a d'autre choix que de le suivre.Leur mission consiste à protéger un jeune étudiant aux allures de « geek » (un rôle qui sied si bien à Brian Dano). Celui-ci a mis au point une source d'énergie inépuisable que lui envient aussi bien la CIA que le plus grand marchand d'armes au monde.Comme tout film avec Tom Cruise, « Night and Day » s'ouvre sur des scènes d'action s'enchaînant à un rythme endiablé, tandis que lui reste impassible, tout sourire, à peine décoiffé. Un tel sens de l'autodérision ne trompe pas longtemps. Dès les premières minutes, le spectateur plonge dans un état d'hilarité qui ne se dissipe que par moments, et en redemande.Pour notre plus grand plaisir, James Mangold (« Walk the Line ») emploie les mêmes recettes savoureuses que pour un film de James Bond et pousse Tom Cruise à se caricaturer lui-même, mais aussi ses confrères Bruce Willis, Antonio Banderas voire même Jackie Chan. Pour tenir le spectateur en haleine, le réalisateur emploie des clichés tous azimuts, en cultivant un second degré qui permet au film de ne pas sombrer dans le ridicule.Même Cameron Diaz surprend, sans toutefois se départir de son air candide. Les traits de l'actrice expriment davantage de maturité qu'à ses débuts. Son personnage ne manque pas de caractère et se révèle moins secondaire qu'il n'y paraît, notamment grâce à la romance qui naît et qui, contre toute attente, déstabilise l'infaillible Roy Miller.Charles Faugero

latribune.fr

27 Juill 2010, 21:26

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