La majorité parlementaire de Silvio Berlusconi soumise à un vote décisif

Au beau milieu de la législature et après des semaines de conflit incandescent avec son ancien allié Gianfranco Fini, Silvio Berlusconi s'apprête à compter ses troupes. Sans demander explicitement un vote de confiance, le président du Conseil italien se rendra en effet mercredi devant la Chambre des députés pour présenter un programme de relance de l'action gouvernementale, en cinq points, et vérifier s'il dispose toujours d'une majorité. Pour l'heure, il ne cesse d'afficher sa certitude d'obtenir les 316 voix nécessaires pour poursuivre son mandat.Le doute plane sur le soutien des députés favorables au président de la Chambre des députés, Gianfranco Fini, lequel a de facto été débarqué cet été du grand parti de la droite, le Peuple de la Liberté (Pdl), parce qu'il contestait l'autorité de Silvio Berlsuconi et réclamait davantage de démocratie interne. Cette quarantaine de parlementaires déclarent certes qu'ils voteront a priori eux aussi le texte soumis par Silvio Berlusconi : « Nous donnerons nos voix à ce programme et la confiance au gouvernement.  » Dans le document, le président du Conseil devrait ainsi s'engager à adopter, dans les prochains mois, des mesures pour la mise en oeuvre du fédéralisme aux fortes implications sur la redistribution des recettes fiscales (thème cher à ses alliés de la Ligue du Nord), la réduction de la pression fiscale, l'adoption de nouveaux textes sur la sécurité, le développement du sud du pays et la réforme de la justice. Dans le détail, ce dernier point pourrait cependant faire hésiter les partisans de Gianfranco Fini de lui apporter leur soutien. Ils se déclarent disposés à octroyer une immunité judiciaire à Silvio Berlusconi mais refusent tout projet de loi entraînant de facto une sorte d'amnistie. De manière générale, le divorce est politiquement et humainement consommé entre Fini et Berlusconi, les journaux liés au second mettant notamment en cause la probité du premier à propos de la vente obscure d'un appartement à Montecarlo. Reste à savoir si cette rupture débouchera sur une crise gouvernementale ou si les deux hommes parviendront à signer une trêve pour conclure la législature. Bien qu'en recul dans les sondages, Silvio Berlusconi pourrait être tenté par une fuite en avant et des élections législatives anticipées. En raison de la faiblesse de l'opposition de gauche, il devrait encore sortir vainqueur des urnes. Avec le risque toutefois de ne pas disposer de majorité claire au Sénat. En attendant, la présidente du patronat Emma Marcegaglia s'inquiète. Samedi, elle a averti : « nous voulons que la politique se concentre sur la question de la croissance et de l'emploi ».
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