Le marché espagnol des capitaux se réveille

FinanceUne fois passée la « grande peur », corollaire de la phase la plus aiguë de la crise, les grandes entreprises espagnoles retrouvent petit à petit le chemin des marchés de capitaux. Dernière en date, Telefónica a réussi à placer sans difficulté, lundi, 1,75 milliard d'euros en obligations à 10 ans. L'entreprise de télécoms accumule ainsi depuis janvier quelque 6 milliards d'émissions obligataires, contre 1,25 milliard à peine en 2008. Comme Telefónica, les habituées des marchés qui s'en étaient provisoirement éloignées, comme Iberdrola, Repsol ou Gas Natural, reviennent en force. Tandis que d'autres, moins coutumiers du fait, comme Enagas ou Grifols, s'y lancent à leur tour. Selon la Banque d'Espagne, les titres ainsi émis depuis le début de l'année avoisinent les 16,8 milliards d'euros.Il est vrai que nécessité fait loi : l'appel aux marchés de capitaux compense l'atonie du crédit financier. Les banques espagnoles se montrent en effet plus restrictives que jamais dans l'octroi de prêts, alors que leur taux de créances douteuses et d'impayés continue à grimper?: il atteignait, selon les derniers chiffres de la Banque d'Espagne, 4,93 % du volume total des crédits en août dernier, le niveau le plus élevé depuis 1996. Ce qui amène les institutions financières à préférer financer l'État, qui accapare un pourcentage croissant de leurs prêts aux dépens du secteur privé.Prime de risque en baisseAutre facteur poussant les entreprises à se tourner vers les marchés?: la baisse progressive de la prime de risque exigée par les investisseurs. Ainsi, la dernière émission de Telefónica s'est réalisée avec un différentiel d'à peine 110 points de base par rapport à l'indice de référence, le mid-swap, alors que l'entreprise avait dû offrir, pour des émissions pourtant à plus court terme, 250 points en janvier et 235 en mars. En ces temps incertains, les investisseurs préfèrent se tourner vers les « blue chips », les mastodontes de l'économie espagnole bénéficiant d'un « plancher » assuré de recettes récurrentes, ce qui réduit d'autant les risques pris par les investisseurs. Mais ce qui ne fait évidemment pas l'affaire des PME, déjà les plus affectées par le resserrement du crédit bancaire. Thierry Maliniak, à MadridTelefónica a réussi à placer sans difficulté, lundi, 1,75 milliard d'euros en obligations à 10 ans.
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