bioMérieux se cherche un nouveau souffle

Qu'arrive-t-il à bioMérieuxe;rieux ? Le spécialiste du diagnostic in vitro vient d'annoncer l'arrivée, au 1er janvier, de Jean-Luc Bélingard. L'ex-patron d'Ipsen prendra les fonctions de PDG, jusque-là occupées par Alain Mérieux, 72 ans. Présentée par ce dernier comme le choix d'« organise[r] sa succession », cette nomination intervient alors que le groupe détenu à 59 % par la famille Mérieux traverse un trou d'air sans précédent. Après des années de régularité de ses performances, dans un secteur que l'on disait insensible à la crise, bioMérieuxe;rieux a abaissé en juillet ses prévisions de croissance du chiffre d'affaires de 7 % à 6 % pour 2010. La semaine dernière, il a annoncé que la hausse se limiterait finalement à 4,5 %. En cause, « la dégradation de la conjoncture dans le domaine de la santé » et le mouvement de consolidation des laboratoires d'analyse en France, qui réduit le nombre de clients. Pressions sur les prixDepuis janvier, l'action bioMérieuxe;rieux a reculé de 16 %. Une contre-performance d'autant plus flagrante qu'en mars Stéphane Bancel, son directeur général, dévoilait en grande pompe un nouveau plan stratégique à six ans, anticipant une hausse moyenne annuelle de 7 % à 9 % des revenus.C'est bien là que le bât blesse. « Les difficultés de bioMérieuxe;rieux ne lui sont pas propres, on les retrouve chez d'autres groupes de diagnostic comme Abbott ou J&J, principalement en raison de pressions sur les prix. Mais nous pensions qu'à l'été le groupe avait pris la pleine mesure de ces difficultés », s'étonne un analyste parisien. Faut-il alors y voir un désaveu de Stéphane Bancel ? Pas vraiment, car ce dernier a été confirmé dans ses fonctions opérationnelles. « Il a sans doute péché par audace par rapport à la prudence habituelle de la famille Mérieux. L'arrivée de M. Bélingard, connu pour sa mesure, est une bonne nouvelle. Mais cela ne va pas changer radicalement la stratégie », assure un bon connaisseur du secteur. Le nouveau PDG avait déjà mis un pied chez bioMérieuxe;rieux comme patron de Pierre Fabre au tournant des années 2000, lors de la tentative de mariage avorté des deux groupes. Surtout, il semble plutôt là pour assurer la transition. « À 62 ans, il jouera un rôle de mentor vis-à-vis d'Alexandre Mérieux [fils cadet du dirigeant et directeur général délégué de bioMérieuxe;rieux, Ndlr], afin d'assurer la stabilité à long terme de l'entreprise », estime Jean-Jacques Zambrowski, économiste de la santé. Reste à savoir si ce changement dans la continuité suffira à convaincre du bien-fondé de la stratégie.
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