La retraite des députés rabotée au nom de l'équité

Impossible quand on demande des efforts aux Français de maintenir en l'état le régime de retraite dont bénéficiaient jusqu'ici les 577 députés de l'Assemblée nationale. C'est le constat auquel sont arrivés le président de l'Assemblée, Bernard Accoyer, et les présidents des deux principaux groupes, Jean-François Copé (UMP) et Jean-Marc Ayrault (Parti socialiste). Réuni mercredi matin, le bureau de l'Assemblée a donc validé les dispositions « d'une importante réforme » des pensions vieillesse des députés, qui seront approuvées formellement le 3 novembre et mises en oeuvre « dès le lendemain de la promulgation » de la réforme des retraites. Après un « consensus » entre tous les groupes parlementaires.Bernard Accoyer a précisé que « cette réforme sans précédent va aboutir à l'alignement du dispositif sur le régime des retraites de la fonction publique, avec tout ce qui va avec, en termes de durée de cotisations - 40, 41,5 années jusqu'à 42 - et d'augmentation des cotisations ».« Il n'y aura plus la possibilité d'avoir la retraite pleine avant 41,5 ans de mandat, alors qu'aujourd'hui cela pouvait être le cas après 22,5 ans de mandat », a souligné le président de l'Assemblée. Les députés socialistes avaient fait de la suppression de la double cotisation, qui fait qu'un an de mandat compte pour deux annuités, « une question d'équité par rapport au reste des Français ». « Les autres dispositions proposées par le président de l'Assemblée nous conviennent, comme par exemple le passage de l'âge légal à 62 ans, puisque c'est ce que le gouvernement veut imposer aux Français», avait ajouté Jean-Marc Ayrault.Le PS a toutefois obtenu que soit « compensé partiellement » le caractère parfois précaire d'une carrière de député. Il a plaidé pour l'institution d'un système facultatif de compensation qui permettra à chaque député, s'il le souhaite, de cotiser double (à 10,55 %, comme dans le régime général) pendant ses deux premiers mandats.Dans l'entourage de Bernard Accoyer, on précise que la baisse des pensions des députés de 8 % dès le 1er janvier 2011, prévue elle aussi dans le toilettage, correspond à la suppression du treisième mois. Bernard Accoyer s'est également dit « ému » du cumul des retraites de certains élus locaux. Le plafond ne devrait pas dépasser « une fois et demie le niveau de l'indemnité parlementaire ». Hélène Fontanaud
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.