Future autorité européenne des marchés recherche président

Préparez vos CV. Bruxelles a publié mercredi au « Journal officiel de l'Union » les appels à candidatures pour la présidence (avec un mandat de 5 ans) et la direction exécutive de chacune des trois autorités européennes des marchés, des banques et de l'assurance. Nées de la crise financière, à l'issue de débats animés avec des États-membres peu enclins à abandonner un peu de la souveraineté de leurs gendarmes nationaux, ces trois autorités verront le jour au 1er janvier prochain. De la personalité de leurs chefs d'orchestre dépendra le degré d'ambition de la nouvelle architecture de supervision européenne.« Le règlement européen est ambitieux dans les pouvoirs qu'il confère à l'Esma [l'autorité des marchés, ndlr] », souligne Xavier Tessier, directeur délégué pour les affaires internationales au sein de l'Autorité des marchés financiers (AMF). Fixer les mesures techniques de mise en oeuvre des directives européennes, trancher en cas de désaccord entre régulateurs nationaux, prendre des mesures d'urgence en situation exceptionnelle : certaines de ces décisions pourront avoir force obligatoire.Un rôle clé« Les directives sectorielles, sur agences de notation, gestion alternative, produits dérivés et post-marché, étendront peu à peu le champs de compétence de l'Autorité », poursuit Xavier Tessier. Dans le cadre de la directive gestion alternative, « l'Esma aura un rôle particulièrement important dans l'harmonisation de la mise en oeuvre de l'octroi du passeport à des fonds gérés hors d'Europe. Il en est de même de la gestion des fonds systémiques et de leur reporting au régulateur. Côté produits dérivés, l'Esma pourrait notamment hériter de la compétence sur les référentiels centraux chargés d'enregistrer toutes les transactions ». Sans compter les éventuels transferts de compétences qui pourront être décidés au moment de la révision à venir de la directive Marchés d'instruments financiers (MIF).« Aucune autre autorité paneuropéenne prévue dans la nouvelle architecture de supervision n'a autant de pouvoirs directs », souligne Xavier Tessier. « La présidence de l'Esma, tout comme sa direction exécutive, joueront un rôle clé dans la mise en place de ce nouveau dispositif. L'élu devra avoir une vision politique de la régulation financière et une fibre européenne forte pour être capable de transformer ce qui était autrefois une association de régulateurs en une vraie autorité indépendante. Il s'agit d'un enjeu de marché fort. Il est important aussi que l'ensemble des sensibilités en termes de culture de régulation financière et de protection des investisseurs soient représentées. » L'appel à candidature est ouvert jusqu'au 17 novembre prochain. Il apparaît difficile diplomatiquement de confier à un français (qui ne devra pas avoir plus de 65 ans au terme du mandat) la première présidence de l'Esma alors que Paris a obtenu d'être sa ville d'accueil. Rien n'empêche toutefois de briguer le poste de directeur exécutif, en charge de la gestion quotidienne des activités de l'autorité. Du côté du superviseur bancaire, le nom d'anciens ministres des finances circuleraient déjà.
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