La révision à la hausse du déficit budgétaire grec et les difficultés éprouvées par Athènes pour améliorer ses collectes fiscales ont provoqué ce mercredi une violente envolée des taux des obligations grecques. Celles-ci ont entraîné dans leur sillage les taux portugais et irlandais. Evoluant en sens inverse des prix, le rendement à 10 ans des titres d'Etat grecs bondissait en fin d'après-midi de 71 points de base à 10,37 %, son plus au niveau depuis le 1er octobre dernier. Sur le marché des « Credit Default Swap », ces produits d'assurance contre un risque de défaut, le contrat à 5 ans sur la Grèce grimpait lui de 48 points de base, à 734 points, au plus haut depuis le 8 octobre.Lors d'une conférence à Chypre, le ministre des Finances grec, George Papaconstantinou, a admis que son pays avait de « sérieux problèmes de mise en conformité avec l'impôt », soulignant que quelque 1,2 million de personnes ou d'entreprises avaient des arriérés d'impôts. Il a en outre estimé qu'à la suite de la revue des comptes publics réalisée par les autorités européennes, le déficit grec a dû dépasser en 2009 les 15 %, contre 13,8% initialement. Au surlendemain des déclarations du directeur général adjoint de Pimco, Mohamed El-Erian, qui estimait que la Grèce pourrait faire défaut d'ici 3 ans, ces propos ont fait mouche et relancé les craintes concernant les autres Etats en difficulté.maillon faibleAlors que les taux de l'ensemble des titres d'Etat européens remontaient d'environ 7 à 10 points de base en raison du reflux des anticipations d'un « assouplissement quantitatif » américain (voir ci-dessus), les taux à 10 ans portugais et irlandais ont été particulièrement chahutés. Le taux portugais progressait de 22 points de base, à 5,85%. Le ministre des Finances portugais a pourtant souligné mercredi que son pays devrait réussir à réduire à 4,6 % son déficit l'an prochain, tandis que l'adjudication de 1,2 milliard d'euros de titres à échéance 2014 et 2018 s'est correctement déroulée. Le taux irlandais remontait de son côté de 23 points de base, à 6,66 %, à quelques encablures de son plus haut de 13 ans de 6,79 % atteint le 29 septembre.Dublin pourrait être le prochain maillon faible de la zone euro. Avec un déficit alourdi à 32 % du PIB cette année en raison du sauvetage de ses banques, l'Etat irlandais a annoncé mardi qu'il devrait doubler à 15 milliards d'euros les économies prévues d'ici à 2014 pour prendre en compte une économie très affaiblie afin de rentrer dans les clous du Traité de Maastricht. Julien Beauvieux
Les titres grecs emportent dans leur rechute ceux de l'Irlande et du Portugal
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