Le football, prétexte aux investissements au Qatar et au Brésil

Le futur site de Lusail, qui accueillera en 2022 la Coupe du monde de football, n'est pour l'instant qu'un désert de sable planté de quelques grues à la sortie de Doha. Le riche émirat du Qatar va devoir investir quelque 65 milliards de dollars pour accueillir l'événement sportif, selon les estimations de Merrill Lynch et de l'agence de notation Standard and Poor's (S&P). L'équivalent de la moitié de son produit intérieur brut annuel (2010) ou 41.000 dollars par habitant le pays comptant à peine 1,7 million d'habitants dont quatre cinquièmes d'expatriés.Un ratio qui soulève déjà de nombreuses questions sur la rentabilité à venir des investissements colossaux que s'apprête à effectuer le Qatar. Assis sur 13,5 % des réserves mondiales de gaz, selon BP, qui fournissent avec le pétrole 80 % de ses recettes, le Qatar entend devenir une destination touristique au même titre que Dubai ou Bahreïn. Sa sélection pour la coupe du monde vise clairement à attirer l'attention du monde sur ce petit territoire riche mais méconnu du grand public.Investissements colossauxPour répondre au cahier des charges de la Fifa, le Qatar s'est engagé à construire neuf stades et en réaménager trois autres. Ils seront tous équipés d'air conditionné face aux températures pouvant dépasser l'été les 50 degrés Celsius. L'émirat s'est également engagé auprès de la Fifa à doubler sa capacité d'accueils (hôtels et chambres d'hôtes) pour la porter à 84.000 lits. Il a aussi prévu d'investir 25 milliards de dollars dans la construction d'un réseau ferroviaire et d'un métro.Ces investissements colossaux - l'Afrique du Sud a investi 11,4 milliards de dollars, soit 232 dollars par personnes pour accueillir la Coupe du monde 2010 - suscitent évidemment l'intérêt des entreprises du monde entier. En premier lieu des promoteurs immobiliers - Emaar, Nakheel - de la région durement touchée par l'explosion de la bulle immobilière à la mi-2008.Le groupe de BTP allemand Hochtief AG va créer un joint venture avec le Qatar pour développer le site de Lusail. Le fonds souverain du Qatar s'est même engagé à prendre une participation de 9,1 % dans cette entreprise allemande en proie à un endettement record et à une OPA du groupe espagnol ACS.Dubai, l'émirat voisin du Qatar bénéficiera de l'événement. De nombreux visiteurs pourraient choisir de loger à Dubai et se rendre au Qatar pour assister aux matchs. Dubai accueille déjà 7 millions de visiteurs par an contre 1 million seulement pour Qatar qui compte sur la Coupe du monde pour devenir une destination touristique à part entière. « La Coupe du monde attirera plus de tourisme, d'investissements et de capitaux vers le Qatar et l'ensemble de la région du Golfe » jugent les analystes de S&P.
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