Le Lion de Trieste sort de la finance par la grande porte

Un mythe ne meurt jamais. Antoine Bernheim, 85 ans, va quitter ses fonctions de président exécutif de Generali après neuf ans de bons et loyaux services et près de quarante ans de présence au conseil d'administration. Il aura tenu jusqu'à la fin de son troisième mandat et laisse l'assureur italien, fort de ses juteux bénéfices, indemne malgré la crise. Le Lion de Trieste a même gagné son dernier combat contre le hedge fund Algebris, qui a tenté de l'évincer de Generali. Critiqué pour sa stratégie trop prudente et sa gouvernance « baroque», Antoine Bernheim a gagné contre le représentant de la finance folle contemporaine. Le vieux Lion force le respect. Son histoire fait le reste...« poulies bretonnes » Né au milieu des années 1920, Antoine Bernheim est l'une des dernières icônes de la finance contemporaine. Juif, il perd ses parents déportés pendant la Seconde Guerre mondiale. Au début des années 1960, la figure de Lazard, André Meyer, le repère. Antoine Bernheim restera près de 35 ans dans la maison du boulevard Haussmann. Pendant toutes ces décennies, il participe à la construction du capitalisme français via les « barbichettes » qui consistent à lier entre eux les grands groupes français par des participations croisées. Antoine Bernheim aide surtout les plus grands hommes d'affaires actuels à créer leurs empires. Il soutient activement les manoeuvres de Bernard Arnault lorsqu'il met la main sur Boussac et la célèbre maison Dior, première étape de la création de LVMH. Et lance aussi François Pinault, et surtout Vincent Bolloréeacute; avec qui il a été dans tous les grands coups. Le banquier star de Lazard innove et crée pour son poulain le système des « poulies bretonnes » qui consiste à empiler les cascades de holdings pour contrôler des grands groupes à partir d'une petite mise. Il est dans tous les grands « deals » et se fait le spécialiste des OPA hostiles en participant à la première qui eût lieu en France avec le raid de BSN sur Saint-Gobain, qui sera suivi de nombreux autres. Antoine Bernheim est omniprésent, au point d'aider Claude Bébéar à racheter la Compagnie du Midi pour créer Axa. Preuve de sa suprématie sur le capitalisme, il a été décoré en 2007 de la grand-croix de la Légion d'honneur par Nicolas Sarkozy. M. Pe.
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