L'Allemagne invitée à trouver une croissance « plus équilibré »

Alors que les industriels allemands engrangent les bénéfices de la reprise du commerce mondial - il devrait progresser de 9,5 % en 2010, selon l'OMC - et de la baisse de l'euro, le modèle de croissance de l'Allemagne est à nouveau montré du doigt. Dans un rapport consacré à l'Allemagne, l'OCDE s'interroge ainsi sur les moyens pour le pays de parvenir à une « croissance plus équilibrée ». Sans réclamer un abandon du modèle exportateur, les économistes du chateau de la Muette estiment qu'il faut à présent « étendre la réussite du secteur exportateur à l'ensemble de l'économie » en engageant des « réformes structurelles » pour favoriser notamment la concurrence et l'innovation. Car les exportations allemandes repartent de l'avant. « Pour l'économie allemande aussi, le printemps est arrivé », s'enthousiasme le président de l'Ifo, Hans-Werner Sinn. Le dernier indice du climat des affaires a progressé de 2,9 points en mars, à 98,1 points, bien au-delà des attentes. Cette progression traduit surtout une amélioration de la situation actuelle dans l'industrie et la construction. impact des plans de relanceL'industrie profite à nouveau fortement du moteur des exportations, notamment grâce à l'impact des plans de relance à l'étranger, surtout en Asie, mais aussi à l'affaiblissement de l'euro dans le sillage de la crise grecque. « Ce qui nous a si fortement fait chuté l'an passé nous tire à nouveau vers le haut », résume Michael Hüthner, le président de l'institut IW de Cologne, proche du patronat. Cerise sur le gâteau, l'étude de l'Ifo révèle une moindre tentation des industriels à licencier. Du coup, le moral des consommateurs mesuré par GfK, en recul depuis cinq mois, s'est stabilisé en mars. Le deuxième trimestre 2010 devrait donc être vigoureux : une hausse de 1 % est probable. Le gouvernement fédéral pourrrait revoir à la hausse sa prévision de croissance pour 2010 (1,4 %) dès la fin du mois prochain. En pleine polémique sur la trop forte dépendance de l'Allemagne vis-à-vis de ses exportations lancée par la France, cette embellie redonne de l'assurance outre-Rhin. « Les doutes sur la puissance industrielle de l'Allemagne et son orientation exportatrice devraient s'effacer », prédit ainsi Michael Hüthner. Reste que chez Allianz, on estime que la croissance des exportations allemandes sera inférieure à celle du commerce mondial, car la demande de biens d'équipements restera modérée. Gustav Horn, qui dirige l'institut IMK, proche des syndicats, s'inquiète d'un « recul cinglant en 2011 » lorsqu'il n'existera plus de plans de relance et que les Etats entameront leur consolidation budgétaire. La question du modèle économique reste donc ouverte. Romaric Godin, à Francfort
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