Les riches veulent remettre la main sur leur magot

La crise n'a pas eu raison de la confiance des riches en leur bonne étoile. Ni l'hystérie des marchés financiers, ni le délitement de la zone euro, ni l'hypertrophie des déficits budgétaires n'auront entamé leur optimisme. Ils sont plus de 4 sur 5 à être persuadés que leur patrimoine aura augmenté d'ici un an, d'après une étude du cabinet britannique Scorpio Partnership.« Je n'ai pas le sentiment que la crise a eu une quelconque influence sur mon patrimoine ou ma manière d'investir », explique, impassible, un riche sondé. L'heure n'est pas à la morosité. Les fortunés veulent même passer à l'action : ils ont les « doigts qui fourmillent », ose Scorpio Partnership. 79 % d'entre eux prévoient ainsi de déménager dans une autre ville ou un autre pays pour trouver des opportunités de « business ». Ils sont autant à vouloir changer de travail pour donner un coup de fouet à leur pécule.Mieux s'informerMais, avant toute chose, leur priorité numéro un est de repenser leur stratégie d'investissement. Et sur ce point, ils n'ont plus l'intention de s'en laisser conter par leurs banquiers et autres conseillers en gestion de patrimoine de tout poil.« Ils se fient [désormais] avant tout à leurs propres informations, instinct et réseau ». Une volonté de garder le contrôle, donc. Un vote de défiance aussi?? En partie seulement, car les particuliers aisés recherchent encore le conseil de spécialistes dans « des domaines dans lesquels ils ne sont pas experts », comme l'activité de change ou les produits dérivés.Quoi qu'il en soit, comme le confirme une autre étude de Barclays, l'ère du « hands-off », c'est-à-dire de la gestion sans droit de regard de la part du client, est bel et bien révolue. Plus d'un quart des investisseurs consacre aujourd'hui cinq heures ou plus par semaine à son portefeuille. « L'impact de la récession [les] a incité à mieux s'informer et à jouer un rôle plus actif. »L'avenir à l'EstÀ l'inverse de Scorpio Partnership, Barclays dresse un bilan plutôt sombre des retombées de la crise actuelle. À la question « Votre patrimoine personnel a-t-il été affecté par la crise?? », près de 40 % des sondés ont opiné du chef.Mais tous n'ont pas été logés à la même enseigne. Les Espagnols et les Irlandais, qui ont vu leur richesse fondre à vue d'oeil sous l'effet de l'effondrement des prix de l'immobilier, ont été les plus mal lotis (65 % de réponses positives). De l'autre côté de la planète, en revanche, la perception est tout autre???: les Singapouriens et les Indiens, avec respectivement 15 % et 18 %, ont été les moins touchés.Une nouvelle illustration, à l'heure où la croissance des millionnaires chinois et indiens est exponentielle, que l'avenir de la banque privée se trouve résolument à l'Est.
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