Publicis, fondée par un autodidacte, devenue leader mondial de la pub

Publicis, qui fusionne avec son concurrent américain Omnicom pour devenir N°1 mondial de la publicité, a été créé par Marcel Bleustein-Blanchet et s'est hissé sur le podium international du secteur à coups de slogans mémorables et d'acquisitions stratégiques. "Du pain, du vin, du Boursin", "c'est Shell que j'aime", ou encore "André : un chausseur sachant chausser", ont fait la réputation de Publicis et de son créateur Marcel Bleustein-Blanchet, un autodidacte. Vendeur de meuble dans l'entreprise familiale, il a réussi à transformer son don pour le calembour en entreprise qui pèse 12,5 milliards d'euros en Bourse.Considéré comme le père de la publicité moderne, il a aussi créé le slogan chanté à la radio. Avec Radio Cité, il inventera également le premier journal parlé. Avant-guerre, il crée Régie-Presse qui assurera la régie publicitaire de France-Soir, Paris-Presse, France-Dimanche et plus tard de Elle. Lors de la seconde guerre mondiale, Marcel Bleustein rejoint Londres, sous le nom de Blanchet, et s'engage dans les Forces françaises aériennes libres. A la Libération, le pionnier de la publicité repart à zéro. Il a perdu Radio-Cité, nationalisée. Publicis croît rapidement dans une éternelle concurrence avec Havas. Il installe son agence aux Champs-Elysées, ouvre dans le même immeuble un cinéma et surtout un drugstore, premier d'une série de magasins au style américain.Le début de l'expansion internationaleLa fin des années 70 marque le début de l'expansion internationale et des alliances et acquisitions stratégiques. Maurice Lévy, actuel PDG, est directeur général de Publicis Conseil (l'agence du groupe) depuis 1975. En 1978, Publicis s'installe outre Manche en achetant l'agence McCormick. Dix ans plus tard, Publicis s'allie avec l'américain FCB, pour donner naissance à un réseau mondial. Dans les années 90, Publicis poursuit son expansion au Canada, au Mexique et au Brésil, et se renforce en Europe du Nord et de l'Est. Puis début 1998, le groupe poursuit son expansion en Asie, en Amérique Latine, en Amérique du Nord. Enfin en 2000, Maurice Lévy annonce le rachat de l'américain Saatchi & Saatchi, l'un des principaux réseaux de publicité mondiaux.En 2006, Publicis Groupe cible deux domaines stratégiques en termes de développement : marchés émergents et numérique. Le groupe est désormais présent dans 108 pays et emploie près de 58.000 personnes. Le nouveau Publicis Omnicom Group emploiera près de 130.000 personnes.Polémique sur la rémunération de Maurice LévyEn France, Maurice Lévy a dû affronter en 2012 une polémique à propos d'une rémunération différée depuis 2003 de 16 millions d'euros, en sus de sa rémunération régulière. Il a depuis fait adopter en assemblée générale une disposition qui veut que les actionnaires se prononcent sur le mécanisme de fixation de la rémunération, mais pas sur les montants versés. Autre temps, autre moeurs, au début des années 90, tandis que la publicité connaissait une crise sans précédent, Publicis était parvenu à tourner un plan drastique d'économies en succès de communication. Marcel Bleustein-Blanchet avait proposé à grand bruit un référendum au personnel, leur proposant de choisir entre licenciements et baisses de salaires, et remporté un oui massif pour la réforme de la grille de salaires. Par ailleurs, au sein du groupe, l'héritage de Marcel Bleustein reste porté par plusieurs de ses héritiers, au premier rang desquels sa fille, la philosophe Elisabeth Badinter, qui détient toujours 9,1% du capital (ce qui en fait le premier actionnaire individuel), et préside le conseil de surveillance.
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