Le gouvernement veut rassurer les jeunes

Renouer avec les jeunes. Le gouvernement en est conscient : il doit, sous peine de s'aliéner une partie de la jeunesse du pays, adresser rapidement des signaux à la catégorie des 18-24 ans pour tenter de les rassurer. Il y a urgence: l'annonce récente, du projet du gouvernement de supprimer (à partir de la rentrée 2011) la possibilité de cumuler l'aide personnalisée au logement (APL) pour les étudiants et la demi-part fiscale pour les parents a ravivé les craintes des organisations étudiantes, de droite comme de gauche. Environ 450.000 jeunes sont concernés par cette mesure. Autre préoccupation majeure de la population jeune, sa difficulté à s'insérer dans la vie active. Jeudi, le secrétaire d'Etat à l'Emploi, Laurent Wauquiez, évoquant la « très grosse bataille sur le chômage des jeunes menée par le gouvernement », s'est félicité du coup d'arrêt porté à celui-ci au mois de juin. Mais l'impact de la crise a porté un rude coup à l'insertion des jeunes dans la vie professionnelle : entre 2000 et 2008, le taux de chômage des 18-24 ans a progressé de 3 points, passant de 20 à 23 %. Les principaux intéressés ne s'y trompent pas : interrogés en janvier 2010 par l'Ifop sur leur préoccupations, les 18-24 ans plaçaient la hausse du pouvoir d'achat et la lutte contre le chômage en tête des thèmes prioritaires. Estimant ne pas être assez entendus par le gouvernement, ils sont désormais moins d'un tiers à lui accorder leur confiance. C'est pour répondre à ce désamour que l'exécutif muliplie les initiatives. Amplification des contrats aidés, développement de l'apprentissage, mise en place du RSA Jeune le 1er septembre, démarrage du service civique : Nicolas Sarkozy et son gouvernement s'emploient à amadouer la planète jeune, qui risque fort de se retrouver une nouvelle fois au coeur de toutes les convoitises lors de la prochaine bataille présidentielle. Le socialiste François Hollande a déjà dégainé, en parlant de « génération sacrifiée » et en appelant à créer « un nouveau pacte entre les générations ». En face, l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac, Dominique de Villepin, a tiré les leçons de l'échec du CPE, en 2006, et appelle à ne pas « baisser les bras » devant le chômage des jeunes, qui « reste l'injustice la plus criante dans notre société » et « la cause principale de la perte de confiance des Français dans l'avenir ». Entrée tardive sur le marché de l'emploi, précarité, études chères, difficultés de logement : la jeunesse continue d'être l'épine dans le pied de tout gouvernement. Nicolas Sarkozy a réussi jusqu'ici à éviter un affrontement direct avec une classe d'âge qui, majoritairement, n'a pas voté pour lui en 2007, préférant son adversaire socialiste Ségolène Royal. La crise économique, l'individualisation des comportements expliquent en partie cette relative accalmie. Ainsi, l'autonomie des universités, qui aurait sans nul doute provoqué une flambée de fièvre il y a encore dix ans, est passée finalement sans trop d'encombres.Mais à l'UMP certains redoutent une possible « coagulation » des mécontentements à la rentrée, alimentée par la réforme des retraites, jugeant surtout que la décision sur les APL risque d'entraîner les parents des étudiants dans la contestation. Les élus de la majorité s'inquiètent pour les classes populaires et moyennes qui avaient fait le succès du candidat Sarkozy en 2007...
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