Le seuil de 1,30 dollar pour un euro apparaît comme un butoir

Voilà maintenant neuf séances que le couple euro-dollar fait du yo-yo autour de la barre de 1,30, sans que le marché prenne l'initiative de faire franchir ce seuil à la hausse ou à la baisse à l'une ou l'autre des deux principales monnaies mondiales. Pourtant, dans la phase précédente, amorcée le 7 juin, ses acteurs avaient initié une phase de reprise exceptionnellement vigoureuse de la monnaie unique, faisant suite à un lynchage caractérisé qui avait déboulonné l'euro du piédestal sur lequel il était monté. Il avait ainsi chuté de plus de 1,51 dollar fin novembre 2009 à un point bas de 1,1875 au cours de la première décade de juin. Ce sont pourtant les mêmes interrogations qui taraudent les marchés, mais avec une inversion de leurs priorités. Ils avaient d'abord cru dur comme fer à une reprise solide et durable de l'économie américaine au moment où l'Europe s'enfonçait dans sa plus grave crise existentielle, celle de la dette souveraine et des menaces d'éclatement de la zone euro qu'elle suscitait. Puis les opérateurs ont modifié leur diagnostic à la faveur d'une série de statistiques détestables sur les États-Unis et de la marche forcée des pays du Vieux Continent vers une meilleure harmonisation de leurs politiques économiques et budgétaires, qui a levé une bonne partie des inquiétudes sur l'intégrité de l'Union économique et monétaire des Seize. Ils sont aujourd'hui à la croisée des chemins, se demandant s'ils n'ont pas fait preuve d'hyper-pessimisme sur l'oncle Sam ou d'excès d'optimisme sur la zone euro. Et voilà pourquoi l'euro cale en côte et n'a pratiquement pas réagi aux résultats sans mauvaises surprises des « stress tests » subis par les banques européennes. Pas plus qu'il n'a profité de nouvelles statistiques américaines défavorables, telles que la nouvelle dégradation de l'indice de confiance des consommateurs américains, tombé à 50,4 en juillet, ou la chute, pour le deuxième mois consécutif des commandes de biens durables aux États-Unis, qui ont reculé de 1 % en juin.Pour Jean-Louis Mourier et Christian Parisot, économistes d'Aurel BGC, l'économie américaine a fait une simple « pause » au deuxième trimestre et sa croissance reste en tendance plus dynamique que celle de la zone euro. La demande intérieure devrait s'accélérer au second semestre, alors que l'investissement des entreprises restera dynamique. «La perception de l'écart de conjoncture entre l'Europe et les États-Unis pourrait se creuser en faveur du dollar», concluent-ils.
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