JP Morgan AM craint un excès de régulation en Europe

La multiplication des nouvelles régulations en Europe sur la gestion d'actifs risque d'être très coûteuse, se répercutant par ricochet sur les frais payés par les clients. L'avertissement est lancé par James Broderick, le directeur de JP Morgan Asset Management Europe, dans un entretien à « La Tribune ».Il met en garde en particulier contre un projet européen de créer un fonds de protection qui serait chargé d'indemniser les investisseurs en cas d'une fraude similaire à l'affaire Madoff. Ce projet, qui est resté très confidentiel jusqu'à présent, inquiète James Broderick : « L'idée est de taxer les actifs des fonds de 50 points de base. Cela représenterait 25 milliards d'euros. »S'il se dit favorable à la création de ce type de fonds, James Broderick estime que son montant est disproportionné, d'autant que la transparence demandée à l'industrie de la gestion d'actifs est de plus en plus poussée. Il ajoute que l'affaire Madoff était, bien que très grave, exceptionnelle.Ce projet européen n'est pas le seul qui l'inquiète. Il liste une série de règles récentes ou en préparation qui vont alourdir la gestion en Europe : la directive sur les fonds alternatifs qui vient d'être votée ; celle encadrant la rémunération des gérants (CRD4) ; la nouvelle structure de supervision financière européenne, qui est en train d'être mise en place... Quant à la directive Ucits 4, il la juge positive sur le fond mais difficile à mettre en oeuvre, notamment, pour des raisons fiscales. Selon lui, tous ces changements, qu'il juge « intrusifs », ont un point commun : ils vont coûter cher. « Qui va payer pour cela ? » s'interroge-t-il. Et de répondre : « Ce seront les clients, à qui les frais supplémentaires seront transférés. »De la même manière, il prévient la France, qui souhaite harmoniser les règles concernant les dépositaires. « Harmoniser est une bonne chose, mais la France est très stricte sur le sujet. Si tout le monde suit ce modèle, cela va encore augmenter les coûts. » La France applique la directive Ucits à la lettre, exigeant que les dépositaires puissent en permanence restituer l'intégralité des fonds en leur possession. Ce qui n'est pas toujours le cas des autres pays européens.
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