Fiat va partager son usine turinoise avec Chrysler

Sergio Marchionne manie la carotte et le bâton avec les syndicats italiens, qu'il a rencontrés vendredi. Le patron opérationnel de Fiat et Chrysler - contrôlé à 20 % par le groupe transalpin - a annoncé en fin de semaine son intention d'investir plus d'un milliard d'euros dans l'usine phare de Mirafiori, près de Turin. Mais, en contrepartie, les syndicats devront faire des concessions en matière de flexibilité, pour rendre l'usine plus productive. Les deux partenaires prévoient d'y créer une coentreprise, afin de produire des véhicules Alfa Romeo et Jeep sur la plate-forme de la nouvelle berline Alfa Giulietta. Il s'agira notamment de modèles 4×4. Cette base technique sera d'ailleurs reprise à terme par l'ensemble des véhicules compacts et de gamme moyenne supérieure du groupe Fiat et de Chrysler. La direction vise une de production de 250.000 à 280.000 unités par an. Le démarrage est prévu fin 2012. Plus grosse usine du groupe, Mirafiori exportera une partie de sa production vers l'Amérique du Nord. Un choix qui, financièrement, n'est pas évident au regard de l'appréciation de l'euro. Un point que Fiat devrait néanmoins être en mesure de compenser en important en Europe des modèles fabriqués outre-Atlantique ! Pérennité industrielleFiat confirme ainsi sa volonté d'assurer sa pérennité industrielle dans la péninsule. Une annonce a priori rassurante pour les 12.000 personnes qui travaillent à Mirafiori, dont un peu moins de la moitié dans la production de voitures. Fiat avait annoncé, en avril dernier, son intention d'investir 20 milliards d'euros au total en Italie d'ici à 2014 afin d'y doubler la production. Cela à condition de réviser les accords sociaux actuels. Mais, fin octobre dernier, Sergio Marchionne s'était fait menaçant, en affirmant : « Pas un seul des 2 milliards d'euros de bénéfice courant prévus en 2010 n'arrivera d'Italie. Fiat ne peut pas continuer à gérer des usines qui sont sans cesse en perte ». Il est vrai que l'administrateur délégué est engagé dans une partie de bras de fer sur l'avenir du site napolitain de Pomigliano d'Arco, à la productivité structurellement désastreuse. Fiat compte y produire la future petite Panda II, après avoir obtenu la mise en place d'un système pour faire fonctionner l'usine 24 heures sur 24 pendant six jours, avec à la clé une augmentation du nombre d'heures supplémentaires et la réduction du temps de pause. Mais les syndicats sont divisés. Alain-Gabriel Verdevoye
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