L'État ne conservera qu'un peu plus de 10 % du capital des grands aéroports français

L'annonce de l'ouverture du capital des grands aéroports régionaux français est imminente. L'arbitrage de Matignon sur ce sujet, « pourrait intervenir la semaine prochaine », selon plusieurs sources. Outre Lyon, Toulouse et Bordeaux, le processus de désengagement de l'État concernera également Montpellier, selon nos informations. Celui de Nice, le plus important aéroport de province, ne figure pas dans la liste. En raison de son chiffre d'affaires, il nécessitera une loi de privatisation. Ce sera après la présidentielle de 2012, probablement en 2013.« Quelle part du capital conservera l'État ? » s'interrogeait la semaine dernière à Lille, le délégué général de l'Union des aéroports français (UAF) lors du colloque French Connect sur les aéroports. Possédant aujourd'hui 60 % du capital de ces aéroports aux côtés des chambres de commerce et d'industrie (CCI) et des collectivités territoriales (15 %), l'État va procéder à son désengagement en deux temps. Selon des sources proches du dossier, il devrait céder, dans un premier temps, un peu moins de 50 %. Ceci pour conserver un peu plus de 10 % qui, associés à la participation des CCI et des collectivités territoriales, permettront de maintenir une part de capitaux publics majoritaires jusqu'en 2013, comme le gouvernement Raffarin s'y était engagé lors du débat sur la loi relative aux aéroports de mai 2005. Même s'il ne figure pas dans la loi, cet engagement écrit selon Jacques Sabourin (« j'ai la lettre dans mon coffre ») sera respecté. Libre ensuite à l'État de vendre le reliquat de sa participation.Plusieurs centaines de millionsCombien l'État va-t-il récupérer de cette cession, sachant que celui qui vaut le plus cher (Nice) a été écarté de la première fournée ? Plusieurs centaines de millions d'euros, selon certains observateurs. « L'État recherche des ressources, le prix sera forcément un facteur important », assure-t-on.Si Aéroports de Parise Paris (ADP) lorgne sur Lyon, Vinci est dans les starting-blocks. Son idée de bâtir des partenariats publics-privés se veut rassurant pour les collectivités. Car, le fait de procéder par appel d'offres ouvre la possibilité de voir des fonds d'investissements se pencher sur le dossier. Ce que redoutent les CCI. Enfin, des industriels étrangers sont évidemment intéressés, comme cela avait été le cas en 2005 lors de l'ouverture du capital des autoroutes.Pour autant, si l'État se désengage, il n'en demeure pas moins propriétaire des aéroports et concédant. C'est notamment lui qui va concocter le cahier des charges des aéroports. Certains craignent qu'il soit rédigé de manière à favoriser les groupes français afin de « leur donner des références pour se développer à l'international ». « Il ne faut pas se voiler la face, assure Lilian Lacroix, directeur du développement de la société canadienne SNC Lavalin. Il y a, en France, un vrai blocage à la fois vis-à-vis des acteurs privés que des entreprises étrangères. »
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.