Les biotechs françaises toujours attirées par la Bourse

Les sociétés de biotechnologie veulent y croire. En France, le secteur, essentiellement constitué de start-up de recherche, a retrouvé les faveurs du capital-risque en 2010. Le nerf de la guerre pour des PME dont la plupart ne génèrent pas de chiffre d'affaires. « Les montants investis ont triplé l'an dernier, à 198 millions d'euros », se réjouit André Choulika, le président de France Biotech, l'association professionnelle qui a publié ce mardi son panorama annuel. Quant aux introductions en Bourse, elles ont atteint le nombre record de sept en 2010 (sur un total de neuf en Europe), et deux depuis le début de l'année - la société de diagnostic Biosynex et Tekka, spécialiste des implants dentaires. De quoi porter le secteur à 23 représentants cotés. « Nous en espérons au moins deux ou trois autres au second semestre », indique André Choulika. Parmi les candidats potentiels, on évoque Cerenis, spécialisé dans le domaine cardiovasculaire, Mauna Kea (matériel d'endoscopie) ou SuperSonic Imaging, dans l'imagerie médicale.Faut-il voir dans cet engouement le reflet de la maturité du secteur ? Pas sûr. Même si le nombre de produits commercialisés (20) a doublé en 2010, le chiffre d'affaires des biotechs a fondu de 61 %, à 40 millions d'euros. Surtout, le secteur est très hétérogène. D'où beaucoup d'appelés pour peu d'élus. « En Bourse, les start-up pharmaceutiques peinent à attirer les investisseurs car les cycles de développement sont longs et onéreux. À l'inverse, pour les « medtech » [équipements médicaux, Ndlr], le métier est plus facile à comprendre, les risques d'échec moins élevés et la probabilité d'être rachetées plus grande », détaille Rodolphe Besserve, analyste à la Société Généralecute; Générale. Dont acte. Parmi les introductions 2010, Carmat (coeur artificiel) a bondi de 267 % depuis sa mise en Bourse l'été dernier et Stentys (« stents » pour ouvrir les artères) de 80 %. En queue de peloton, on trouve AB Science (? 25 %) et Neovacs (? 12 %), qui développent des médicaments. Et parmi les « doyennes » des biotechs pharma cotées, Nicox a connu un échec retentissant aux États-Unis l'an dernier et Transgene vient de repousser après 2015 son horizon de bénéfices. « La Bourse doit être un outil de financement pour les biotechs et pas un moyen de sortie pour des investisseurs. Ce n'est pas une fin en soi ! » confirme André Choulika. Audrey Tonnelie
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