De nouveaux fonds adossés au platine font frémir la demande du métal

Les coffres des banques zurichoises, refuge habituel du platine dès sa production, voient leurs réserves de métal blanc fondre. Depuis le début de l'année, leurs stocks sont passé de 777 à 295 milliers d'once. Un signe de reprise rapide de la demande de platine, dont la principale application industrielle s'appuie sur les pots catalytiques. La tendance était jusqu'alors morne : en 2009, les Etats-Unis et le Japon, d'ordinaire gros consommateurs, ont exporté du platine. demande physiqueLe Japon n'en produit pas, et les Etats-Unis très peu ; ces exportations n'étaient que la conséquence du déstockage des constructeurs automobiles à la recherche de cash. La compensation des opérations faites sur le platine se faisant à Zurich, les lingots y sont retournés en attendant preneur. Mais «?le marché se fait plus étroit, en raison de la demande automobile et de la progression des Exchange Traded Funds? assure Walter e Wet, chez Standard Bank. Les ETF, qui permettent aux investisseurs de détenir du platine sans pour autant l'avoir en main, ne sont pas une innovation totale sur ce métal, puisqu'il en existe depuis 2007. Mais le lancement de trois nouveaux fonds dont un en Suisse par Julius Baer et deux aux Etats-Unis en janvier, a réveillé la demande. 7 tonnes de platine sont ainsi aller rejoindre les ETF en janvier, contre 1 tonne en moyenne. « A l'exception des japonais, personne ne considère d'ordinaire le platine comme un véhicule d'investissement. Mais la demande a changé ces dernières années, ce qui modifie la demande de platine physique??», constate Anne-Laure Tremblay chez BNP Paribas.Alors que l'hypothèse d'une crise économique en deux temps semble s'éloigner, le platine présente un certain attrait : contrairement à l'or qui ne sert qu'à thésauriser, voire à décorer les doigts, le platine a des débouchés industriels. Le métal a donc moins de chance de reculer au rythme de la remontée du billet vert, anticipée par nombre d'économistes avec la redémarrage de l'économie américaine. Les cours du platine, qui ont grimpé de 11 % à 1613,50 dollars l'once depuis le début de l'année, devraient continuer d'être soutenus par une demande physique réelle. Et les risques pesant sur la production ne doivent pas être négligés. Avec la Coupe du Monde en juin prochain, les mines d'Afrique du Sud qui fournissent 80 % de la production mondiale pourraient souffrir de coupures de courant qui pénalisent fortement leur productivité. Aline Robert
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