Les États africains mieux armés pour lutter contre les fonds vautours

Les deux Congo, Djibouti, le Tchad, le Libéria, le Sierra Leone ou encore la Zambie font partie des récentes victimes des fonds vautours. Ces fonds d'investissement, aux moeurs un peu particulières, se payent sur la bête en s'appropriant les revenus générés par l'exploitation des matières premières des États visés. Ces pays peuvent désormais se tourner vers la Facilité africaine de soutien juridique, un organisme créé par la Banque africaine de développement (BAD) pour aider les aider à contrer ces fonds vautours.Comme les animaux dont ils empruntent le nom, les fonds vautours guettent leur proie, puis fondent sur elle et la dépècent. Dans le rôle des victimes : les États africains en développement et possédant quelques ressources naturelles lucratives, du pétrole par exemple. Dans celui des vautours : des fonds d'investissements privés, derrière lesquels se cachent souvent des banques commerciales. Ces fonds d'investissements achètent à bas prix des créances souveraines impayées, avant d'intenter un procès au pays en question pour exiger le remboursement de la dette initiale plus les arriérés d'intérêt. Lorsque le pays refuse de rembourser, ces fonds vautours saisissent alors des avoirs détenus à l'étranger par ces États comme des cargaison de pétrole, des comptes en banque ou des biens immobiliers. Pratiques légalesCes pratiques, tout à fait légales, ont commencé à prendre de l'ampleur il y a une quinzaine d'années en Amérique du Sud. Les pays africains en sont aujourd'hui les principales victimes. « Les effets positifs des programmes d'allégement de la dette se trouvent réduits à néant dans certains États du fait des procès initiés par les fonds vautours. », explique Mamadou Dème, le directeur de la Facilité. « Il ne s'agit pas de refuser le droit à ces fonds d'investissement d'engager des actions en justice, mais d'aider les États à assurer leur défense. » Pour ce faire, la Facilité engage les meilleurs spécialistes mondiaux des contrats d'investissements. Pour la République démocratique du Congo, actuellement la cible d'un fonds vautour, la question de sa future défense est capitale car le pays est riche de plus de 600 concessions minières. La Facilité « étudie le dossier ». Doté d'un budget de 16 millions de dollars, l'organisme devrait disposer de 50 millions de dollars en 2011 grâce au soutien de ses États membres. Sylvain Rolland
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