Les investisseurs prennent plus de risques sans délaisser les titres d'État

Inquiets de l'évolution de la croissance des États-Unis, les investisseurs continuent à miser sur les obligations d'État américaines. Mais dans le même temps, les bonnes nouvelles en provenance des entreprises les incitent également à doper leurs rendements grâce aux compartiments obligataires plus risqués. Ce mercredi, l'émission de 37 milliards de dollars de titres d'État à 5 ans a ainsi été adjugée à un taux médian de 1,79 %, le plus bas depuis décembre 2008, tout en attirant une demande de plus de 113 milliards.Les dernières données macroéconomiques décevantes, notamment du côté de l'emploi, des commandes industrielles et de l'immobilier, ont en effet incité les intervenants à se satisfaire de ces taux faibles. Un diagnostic confirmé par le « Beige Book » de la Fed, publié mercredi, qui a souligné que l'activité avait ralenti ces deux derniers mois dans certaines régions américaines. Pour autant, les 83 % des entreprises du S&P 500, qui ont battu les estimations de résultats des analystes, ont parallèlement dopé les titres de dette d'entreprises, obligations « spéculatives » en tête. Bourses à la traîneCes dernières ont enregistré en juillet un retour sur investissement de 3 %, après une performance de 1,3 % en juin et une perte de 3,5 % en mai. Les investisseurs misent également de nouveau sur l'immobilier, pourtant au centre de la crise.La prime exigée sur les obligations titrisées adossées à des créances immobilières commerciales notées AAA a ainsi retrouvé son plus bas niveau depuis mi-mai, à 2,73 % de plus que les titres d'État. Ce alors même que le « Beige Book » avertissait mercredi que la mauvaise santé du secteur avait contribué ces deux derniers mois à ralentir l'économie américaine. La prime sur les obligations adossées à des prêts résidentiels émis par Fannie Mae est de son côté descendue ce jeudi sous son record historique de 0,59 % inscrit en mars dernier, malgré l'arrêt du programme d'achat de 1.250 milliards de dollars de titres initié par la Fed. Dans cet environnement de retour du goût du risque, les Bourses américaines restent néanmoins à la traîne. Alors que les obligations d'État et les obligations « spéculatives » ont augmenté (hors intérêts) de 1,9 % et 1,1 % depuis mi-mai, le S&P 500 a cédé 2,4 %. Julien Beauvieux
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.