Le Premier ministre israélien, un investisseur trop avisé qui provoque la polémique

Le portefeuille d\'actions personnel de Benjamin Netanyahu fait des vagues en Israël. Après quelques hésitations, le Premier ministre a renoncé à réorganiser ses investissements locaux et à l\'étranger de crainte d\'être accusé de procéder à ces arbitrages en connaissant la date d\'une éventuelle attaque israélienne contre les installations nucléaires iraniennes.Une telle opération, qui déboucherait sur une guerre régionale, ne manquerait pas d\'avoir de très sérieuses conséquences sur les marchés financiers, en faisant notamment flamber les cours du pétrole, et du coup sur les placements personnels de Benjamin Netanyahu.Selon la loi, un ministre n\'a pas le droit de modifier la compositon de son portefeuilleLe Premier ministre nie avoir eu cette intention. Selon son avocat, Me David Shimon, « il ne souhaitait qu\'adapter ses placements aux changements économiques » provoqués notamment par la crise de l\'euro. « Il n\'y a pas de quoi en faire un drame, il voulait seulement mieux protéger son épargne », ajoute l\'avocat. Mais, selon les règlements en Israël, un ministre n\'a pas le droit de modifier la composition de son portefeuille durant l\'exercice de son mandat pour éviter des « conflits d\'intérêt ».Les placements sont gérés de façon « aveugle » selon l\'expression locale. Autrement dit, la société d\'investissement ou la banque qui gère des titres procède à des achats ou des ventes sans que le ministre-client puisse avoir son mot à dire. Ce garde-fou a été mis en place par Benjamin Netanyahu lui même à la suite d\'un énorme scandale provoqué en 2006 par le général Dan Haloutz. Chef d\'état major de l\'époque, celui-ci s\'était opportunément défait d\'un certain nombre d\'actions susceptibles de chuter à la veille du déclenchement d\'une guerre au Liban contre le Hezbollah.Les critiques des médias et de l\'oppositionDepuis son arrivée au pouvoir, Benjamin Netanyahu a respecté cette règle du jeu. Mais, à la mi-août, il a demandé, tout à fait légalement, au bureau du contrôleur de l\'Etat, l\'équivalent de la Cour des comptes en France, de pouvoir modifier son portefeuille. Il en a obtenu l\'autorisation. Mais, au dernier moment, il s\'est rendu compte qu\'il allait ainsi prêter le flanc à des critiques sans nombre. Il a apparemment eu du flair. Le simple fait qu\'il ait envisagé de jouer sur ses placements tout en y renonçant au dernier moment lui est reproché aussi bien par les médias que par l\'opposition.Son revirement est désormais au centre d\'une polémique d\'autant plus vive que les rumeurs sur une offensive anti-iranienne imminente se multiplient. Circonstance aggravante : cette « affaire » a éclaté au moment où le gouvernement a pris de sévères mesures d\'austérité ce qui ne peut renforcer, à tort ou au raison, l\'image d\'un Premier ministre favorable « des riches ».Une fortune évaluée entre 6 et 8 millions d\'eurosLe Yédiot Aharonot, le quotidien le plus vendu dans le pays, a profité de l\'occasion pour se livrer à un calcul de la fortune de Benjamin Netayahu, estimée entre 6 et 8 millions d\'euros. Ses revenus comprennent son salaire de Premier ministre de 9.000 euros mensuel brut, ainsi que quelques centaines de milliers d\'euros au titre de ses droits d\'auteur.En outre, Benjamin Netanyahu est également propriétaire d\'un appartement à Jérusalem évalué à 1,6 million d\'euros et d\'une villa à Césarée (entre 3 et 4 millions d\'euros), une ville située sur la côte méditérénnéenne, entre Tel-Aviv et Haïfa.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.