« L'assurance-vie n'est pas une niche fiscale »

Quels sont les thèmes retenus pour cette 17e édition de Patrimonia??Traditionnellement, notre objectif est d'être prospectifs. Mais cette année, l'actualité nous a rattrapés. La première conférence plénière se penchera sur la tourmente que traverse la zone euro. Lorsque nous l'avons arrêtée, nous étions pourtant loin d'imaginer les crises de la dette grecque ou espagnole. La deuxième conférence va traiter de la réforme fiscale en cours qui aura une incidence directe sur l'assurance-vie et la retraite. La troisième porte sur les familles recomposées et le vieillissement de la population?: de vrais problèmes de société qui vont modifier les stratégies patrimoniales. On pourrait d'ailleurs avoir un nouveau texte sur la dépendance fin 2010 ou début 2011. Enfin, la quatrième conférence se tourne vers l'Asie?: la Chine et l'Inde ne sont plus des pays émergents, ils sont émergés. Un seul exemple suffit pour illustrer le défi?: Land Rover et Jaguar ont été repris par le fabricant indien automobile Tata.Pensez-vous que les coups de rabot sur les niches fiscales, notamment sur l'assurance-vie, vont changer la donne pour les épargnants et leurs conseillers??On parle de rabot sur les niches fiscales, mais l'assurance-vie, dont les fonds en euros des contrats multisupports devraient subir des prélèvements sociaux chaque année, n'est pas une niche fiscale. Ce ne sont que les prémices d'un mouvement plus large, et c'est pourtant déjà la deuxième reforme cette année pour l'assurance-vie puisque les héritiers devront aussi payer les prélèvements sociaux. Je ne sais d'ailleurs pas comment le gouvernement va faire pour taxer les contrats en euros?: soit il taxe sur une moyenne annuelle, soit à une date anniversaire calendaire. Dans ce cas, le client malin peut arbitrer juste avant vers des unités de compte... Outre cette augmentation de la fiscalité, l'assurance-vie se trouve confrontée à d'autres défis liés à l'accroissement des contraintes prudentielles pour les assureurs et la baisse des rendements des fonds en euros.Et du côté des retraites??Le régime par répartition de retraite ne va pas disparaître, car il est ancré dans notre culture. La capitalisation augmentera, mais ne le remplacera pas. En France, des fonds de pension existent déjà comme par exemple la Préfon pour les fonctionnaires. Mais la question des déficits publics va faire réfléchir les conseillers en gestion de patrimoine indépendants, les CGPI sur les conséquences en termes de conseils à leurs clients d'une protection sociale moins forte. Au niveau du métier, le conseil est aujourd'hui devenu beaucoup plus pertinent. Mais du côté des produits financiers, on a créé des véhicules complexes dont les carrosseries étaient belles et les moteurs peu performants?: on devrait aujourd'hui les rendre plus simples et audibles auprès du grand public.Propos recueillis par FRANcK Pauly
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.