S&P sonne l'alarme sur le risque systémique russe

detteL'agence Standard and Poor's s'inquiète de la violence de la récession qui frappe l'économie russe : ? 10,2 % sur les huit premiers mois de l'année. Elle vient de braquer à nouveau le projecteur sur les faiblesses structurelles du système bancaire et juge que la Russie figure parmi les pays les plus exposés au risque de crise systémique. Sur les 10 groupes du classement établi par S&P par niveau de risque, la Russie se retrouve dans le huitième aux côtés de l'Argentine et du Pakistan. trop de crédits toxiquesSelon l'agence, l'accumulation des crédits à problèmes va rallonger la période de convalescence de l'économie et maintenir les banques russes dans une situation de grande vulnérabilité à tout nouveau choc. « La dépendance de l'économie russe aux exportations de matières premières l'expose toujours excessivement aux fluctuations des cours mondiaux », estime Elena Romanova, analyste chez S&P. « Les marchés financiers restent volatils et dirigés par les flux de capitaux. Le secteur privé continue de dépendre largement des financements extérieurs. » La principale menace pour les bénéfices des banques sera une augmentation du coût du crédit dans les deux prochaines années, estime l'agence, qui voit les créances douteuses des banques représenter jusqu'à 40 % de leur portefeuille de crédits.S&P souligne néanmoins l'amélioration de la gestion et la diversification des activités de nombreuses banques. Côté gouvernemental, l'agence note du progrès dans l'efficacité des mesures prises pour stabiliser les marchés et le secteur bancaire. La Banque centrale de Russie a d'ailleurs abaissé hier son taux de refinancement à 10,00 % afin d'aider l'économie à sortir de la récession. Principal instrument à la disposition des autorités russes, le taux de refinancement a été réduit de 300 points de base depuis le début de la crise. Hier, le ministre des Finances russe, Alexeï Koudrine, a reconnu que le rétablissement « sera long, les taux de crédits élevés et le nettoyage des mauvaises dettes » représenteront des risques importants pour l'économie dans les années à venir. Emmanuel Grynszpan, à Moscou
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