La zone euro menacée d'un scénario à la japonaise

La bonne tenue de l'activité économique au deuxième trimestre dans la zone euro, qui avait surpris, notamment en Allemagne (+ 2,2 %), pourrait n'être qu'une hirondelle bien loin d'annoncer le printemps. « Le climat des affaires reste médiocre dans la zone euro et dans la plupart des autres pays européens. Il s'est installé un climat de relatif pessimisme. Notre scénario pour la zone euro est une croissance très faible dans les prochaines années, qui pourrait faire penser à un scénario à la japonaise, même s'il n'y a pas encore de signes de déflation », souligne Alexis Karklins-Marchay, Associé Ernst & Young. Selon les prévisions trimestrielles du cabinet, les 16 pays qui utilisent la monnaie unique devraient voir leur PIB progresser moins vite en 2011 (1,4 %) qu'en 2010 (1,5 %). C'est somme toute logique avec l'application des plans de rigueur dans l'ensemble de la zone qui vont commencer à produire leurs effets dépressifs à la fin de cette année et en 2011. Ils amputeront de 1 % la croissance, selon le cabinet. L'autre point qui explique ces faible perspectives économiques est le faible niveau d'investissement, qui non seulement n'est pas reparti mais ne repartira pas. La consommation des ménages devrait elle aussi marquer le pas, en raison d'une lutte contre le déficit budgétaire qui va réduire les prestation sociales et se traduire par des hausses d'impôts. Et le pouvoir d'achat global devrait stagner « en raison d'un chômage qui devrait continuer à croître au moins jusqu'à la mi-2011 », selon Ernst & Young.Optimisme« En revanche, les pays de la zone euro devraient continuer à bénéficier de la bonne tenue des exportations, en particulier grâce aux commandes en provenance de l'ensembles des pays émergents. Nous restons optimistes sur ce point, sauf si la croissance en Chine venait à ralentir fortement », explique Alexis Karklins-Marchay.Quant à la cohérence de la zone euro, mise à mal durant la crise grecque, elle devrait voir persister une Europe à deux vitesses. D'un côté ceux qui risquent de connaître des difficultés sur une longue période - Portugal, Irlande, Grèce et Espagne -, et les autres, dans lesquels on peut distinguer actuellement deux sous-ensembles, ceux qui bénéficient davantage de la dynamique des exportations comme l'Allemagne et les Pays-Bas, et deux autres, la France et l'Italie. « L'activité avait chuté plus lourdement en Allemagne qu'en France en 2009. La croissance des ces deux pays devrait redevenir convergente à l'horizon 2012-2013 », prévoit Alexis Karklins-Marchay.
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